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La pub lave plus vert

Publié le 07 novembre 2008 par Lejoursanspub @babetauvray

Le vert c’est une couleur magique : elle fait vendre et elle donne bonne conscience.

L’après Grenelle de l’environnement a créé une nouvelle pratique de marketing : le greenwashing. Pour ceux qui auraient raté le coche, le greenwashing [1], appelé aussi éco-blanchissement, occulte le manque d’effort et d'empressement
à adopter un comportement responsable de la part de certaines entreprises.
Son principe : surfer sur la vague environnementale et sur le développement durable en utilisant des vraies fausses promesses écolo.
Bref, c'est le loup déguisé en chaperon rouge.

Et voilà que certaines pubs se la jouent écolo, en sortant des arguments verts pour vendre des produits polluants. Le secteur automobile arrive en tête du peloton. Comme cette pub de 4x4, qui, laissez-moi rire, dit en accroche
« Conçu et développé au pays des accords de Kyoto ». J'espère bien que c'est du deuxième degré. L’Outlander de Mitsubishi émet 180 g de C02 par km.
Mais, comme si ce n’était pas suffisant, la pub en rajoute une couche. Le mot « respect » remplace la plaque minéralogique. Il faut un sacré culot pour parler de respect en prenant le consommateur pour une courge. Mais évidemment, il y des patrons qui n’ont pas changé de devise "Ne jamais prendre les gens pour des cons, mais ne jamais oublier qu’ils le sont".

On peut faire aussi du greenwashing de manière bien plus subtile, par exemple, par détournement d’attention. Quand Total montre ses éoliennes, elle met en avant une partie infime écolo-compatible de son activité. Il se la joue ami de l'environnement pour faire oublier l’exploitation du pétrole et de ses dérivés, principaux responsables des émissions du CO2 et du réchauffement de la planète. Le pire c'est que ça marche !

On peut aussi induire volontairement en erreur, en brouillant les pistes pour mieux arnaquer. Une visuel de forêt verdoyante sur un produit nocif, un élément graphique écolo qui induira en erreur, ou encore un logo-label malin qui fera assimiler une marque aux produits du commerce équitable. Comme celui de Jacques Vabre. Les premières questions qu’on se pose en voyant le spot sont « Jacques Vabres marche dans les plates bandes de Max Havelaar ? La marque s’est engagée à respecter le cahier des charges du Commerce Equitable ? S’approvisionne-t-elle auprès des petits producteurs ?
Et non, vous n’êtes pas en train de faire un achat responsable. C'est encore l'effet magique du greenwashing.

Et que dire des marques qui ont un double discours ? Comme Carrefour qui affirme dans son affiche "Arrêtons de consommer plus pour consommer mieux ». Une phrase qui aurait pu ravir les Créatifs culturels, si ce n’était pas signé par le grand distributeur. Ce discours pseudo décroissant dans la bouche de ceux qui ont pour seul but la croissance devient un affront à l’intelligence des gens.

D'ailleurs, pourquoi on n'appellerait pas le greenwashing, le brainwashing ? Parce qu’au fond, entre le faux verdissement des consciences et le vrai lavage du cerveau, le pas n’est pas vraiment très long.

POST-IT :
Voici une autre bonne raison pour signer la pétition.

http://www.lapetition.com/sign1.cfm?numero=1699

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Notes

[1] Greenwashing : de l’anglais par contraction des mots green, vert et whitewash, blanchir


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