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No pub

Publié le 31 octobre 2008 par Lejoursanspub @babetauvray

«Et si, sans communication, j'étais, nous étions morts ?»

Cafe de Flore Tous les acteurs de la publicité, par la voix de Maurice Lévy [1], décident de faire grève afin de rétablir l’équilibre, qu’ils considèrent perdu, entre eux et des annonceurs imperméables à la véritable valeur ajoutée de la publicité : la création…. En même temps que ses affiches le paysage perd ses couleurs, les entreprises leurs clients, les consommateurs leurs habitudes, les internautes leur langue maternelle, les citoyens leurs repères et les politiques leur voix.

Un pitch prometteur et un bouquin qui porte un titre provocateur, « NO PUB »
qui renvoie inconsciemment ou volontairement à « NO LOGO » , le livre qui a jeté un pavé dans la marre en analysant et dénonçant les pratiques des marques. Sans compter que le lancement du bouquin se tient là où l’âme de Maurras, Sartre, Beauvoir, Apollinaire, Camus et bien d’autres, hantent encore les lieux.
Et où les fesses de Beigbeder ou de BHL réchauffent encore le velours rouge des banquettes. Bon, je ne vais pas vous faire l’histoire du mythique café de Flore, mais le moins que je puisse dire c’est que c’est le lieu idéal pour une révolution intellectuelle. S’il y a un endroit où remettre en cause le passé et préparer l’avenir, devient légitime, c’est bien ici.

Luc Laurentin, l’auteur, nous accueillera-t-il habillé en poète rebelle ? Osera-t-il défier les acteurs du monde professionnel qu'il côtoie tous les jours ? [2]
Sera-t-il accusé de cracher dans la soupe ? Le scénario catastrophe de cette fiction fera-t-il trembler les grandes institutions du métier ?

Et bien, Luc Laurentin n’a rien du poète maudit. Il ne taille pas de costards, il les porte. Il reçoit ses invités au premier étage, un par un, chemise blanche immaculée, cravate en soie et costume sombre parfaitement coupé.
Les grands patrons, les présidents d'agence, les grands gourous du métier sont tous ici. Ils gravitent autour de lui, l'air satisfait, en arborant de grands sourires, en lui tapotant sur l’épaule. "Alors, une dédicace ? On s'appelle pour déjeuner" ? La salle du premier étage est bondée, même le serveur a du mal à passer. Luc continue à faire le tour de ses invités, à serrer des mains et à sourire à chaque compliment.

Je brûle d’envie de lui poser des questions : « A qui s’adresse le message en priorité ? Aux politiciens pour les alerter sur les conséquences dramatiques économiques et humaines de la suppression de la pub ? Aux Annonceurs pour qu’ils comprennent que la vraie valeur ajoutée est la créativité ? Aux agences de pub et aux associations pour qu’elles comprennent que mal à bouger aussi vite qu’il fait bouger le monde ? Connaît-il le Jour Sans Pub ? Il hoche de la tête à chaque question. Et oui, nous sommes absolument sur la même longueur d’onde. Puis il enchaîne en me parlant du sentiment de manque.

Parce que sans affiches sur les murs, sans pleines pages dans les magazines, sans spots sur les écrans, nos villes ressemblent vite à nos pires cauchemars – ou nos pires souvenirs. '' C’est fou comme nous sommes parti de considérations différentes pour arriver aux mêmes conclusions.

Je pense à Léon-Paul Fargue, qui passait une heure ou deux chaque jour ici, au café de Flore. Et qui écrivait « J’ai rêvé que la pub était morte et je me croyais aveugle... On hésitait à vivre. On avait la frousse d'acheter. Le métro passait en trombe dans des gares chauves et comme déplumées. Les taxis se perdaient. Les autobus secouaient une ville indécente et creuse. Les chansonniers étaient à court de rimes. Les journaux étaient devenus illisibles et sans air...» Quel incroyable jeu du hasard ! Ce manque, j'en ai parlé dans mon dossier JSP. Je l'ai même écrit sur l’enveloppe de mon dossier de presse. Et Luc dit la même chose, autrement. C’est la magie de cet l'endroit !

Je lui demande si, dans son bouquin, il donne une réponse à la grande question « Comment sauver la pub ? » Non, il n’y a pas de recettes-miracle. C’est juste le point de départ d’un grand débat. Mais on pourrait imaginer un "Grenelle de la publicité".

Quelle idée géniale ! C'est fin, astucieux. Pourquoi je n’y ai pas pensé ? Si j’avais choisi le bon nom, je n’aurais froissé personne et le « Jour Sans Pub » aurait déjà vu le jour. Luc sort sa carte. Je lui donne la mienne. « Il faut absolument qu’on se revoie »

J’aimerais bien qu'on se donne rendez-vous ici. Ce lieu a de bonnes ondes. Et ce n'est pas Sartre qui disait « Le hasard ne faisait rien par hasard »?

Sortie prévue en novembre. Vous pouvez le commander en ligne, ici, à droite, dans le coin lecture.

POST-IT :
306 personnes ont signé la pétition. Et 216 personnes soutiennent le JSP chez Facebook. Et vous, qu'attendez-vous ? :

http://www.lapetition.com/sign1.cfm?numero=1699

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Notes

[1] http://fr.wikipedia.org/wiki/Maurice_Lévy_(publicitaire)

[2] http://www.limelight-consulting.com/


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