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Lettres de Singapour(7): La longue marche de Iskandar Jalil, maître potier unanimement respecté dans toute la region du sud-est asiatique

Publié le 19 janvier 2009 par Chantalserriere

Tous les matins Iskandar Jalil parcourt 11 kilomètres  à pied, avant de commencer sa journée de travail.

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A soixante-neuf ans, c’est un jeune homme plein d’énergie et de projets qui nous reçoit  dans le musée de la culture malaise , situé juste à côté de la mosquée tranquille du quartier d’Arab Street, pour parler des travaux de ses élèves. Comme s’il s’agissait de ses propres oeuvres. Belle humilité du maître et générosité aussi pour savoir de la sorte encourager la personnalité de qui vient s’instruire à l’école de son savoir-faire! Au commencement était l’informe, la potentialité captive d’une boue originelle…

La formation de Iskandar Jalil s’est déroulée au Japon, mais il puise aussi son art dans la diversité culturelle de sa cité. Il explique cet aspect à travers les livres qu’il a écrits et que les enfants des écoles singapouriennes peuvent parcourir. Tandis qu’il nous parle, au milieu de la dernière exposition de ses étudiants, la voix chaude du muezzin traverse notre monde clos.

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Iskandar Jalil évoque l’inspiration d’une apprentie…alsacienne, l’humour de tel autre,  le talent exceptionnel d’un dernier jugé malheureusement trop paresseux…Puis il nous livre, en passant, (lui, le musulman reconnu), un aspect de son propre caractère facétieux: une sculpture iconoclaste croquant les postures de fidèles ventripotents, gênés par leurs poids, lors des prières. En ces temps d’intolérance religieuse, un vrai soulagement!

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Iskandar Jalil est en effet malicieux. Son oeil pétille à l’évocation de la personnalité de ses apprentis. Malice, bienveillance, certes, mais aussi intransigeance, voire sévérité. Un travail imparfait, superficiel sera brisé sans état d’âme. Un élève sans motivation sera prié de ne plus revenir…

Iskandar Jalil, enfin, est gourmand. Il nous conduit au coeur de son village, ce quartier d’Arab Street où il se sent chez lui, le long des boutiques de tissus chatoyants, à travers les étalages de batiks indonésiens et les présentoirs de soies perlées dont on confectionnera les saris de cérémonie…jusqu’a sa pâtisserie préférée. Il nous fait alors découvrir, avec un thé au citron, la saveur d’un petit gâteau, dont le dôme de chocolat blanc abrite un coeur moelleux de gingembre.

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