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Fillon inaugure une prison de Roanne décriée par les syndicats

Publié le 19 janvier 2009 par Torapamavoa Torapamavoa Nicolas @torapamavoa
Fillon inaugure une prison de Roanne décriée par les syndicats
François Fillon a inauguré lundi après-midi le centre de détention de Roanne (Loire), un bâtiment critiqué par les syndicats pénitentiaires qui estiment qu'il n'est pas en état d'accueillir des prisonniers. Le Premier ministre a par ailleurs qualifié la "forte augmentation des suicides" en prison de "défi douloureux qui nous est collectivement lancé".
(source : http://tempsreel.nouvelobs.com/depeches/societe/20090119.FAP9544/fillon_inaugure_une_prison_de_roanne_decriee_par_les_sy.html)

"Le but, c'est de garantir aux détenus le respect de leurs droits élémentaires, y compris le droit à une existence matérielle décente", a expliqué M. Fillon lors du discours d'inauguration. "Pendant que le Premier ministre essayait de convaincre le personnel, ses conseillers nous ont reçus entre deux grilles dix minutes chrono!", s'est indigné de son côté le syndicat CGT pénitentiaire de Roanne.

Jérôme Combe, secrétaire local de l'Union fédérale autonome pénitentiaire (UFAP), a estimé sur France-Info que "c'est beau, c'est neuf, c'est moderne, mais ça ne fonctionne pas. Quasiment tous les jours, il y a des blocages de portes, des portes qui ne fonctionnent plus". D'autres syndicalistes évoquent également des problèmes récurrents.

"Les représentants de la CGT pénitentiaire sont écoeurés de la façon dont leurs revendications légitimes sont prises en compte", a martelé la CGT dans son communiqué. Et de conclure: "Nous tiendrons pour responsables les représentants de l'Administration pénitentiaire pour tout problème susceptible d'arriver à quelque personnel que ce soit si l'établissement ouvre dans de telles conditions".

Des critiques rejetées par le directeur général de l'Agence publique pour l'immobilier de la justice (APIJ), Jean-Pierre Weiss. Il a jugé que "ces accusations ne sont pas très justes et ne reflètent pas la réalité de ce bâtiment", maintenant que "les détenus arriveront dans les tout prochains jours (...) Il n'y a aucun préalable à ça".

Le Premier ministre a par ailleurs qualifié la "forte augmentation des suicides" en prison de "défi douloureux qui nous est collectivement lancé". M. Fillon a estimé qu'il fallait y répondre en travaillant "à l'équipement des cellules, à la généralisation d'un quartier 'arrivants' pour pouvoir mieux cerner la (...) personnalité des nouveaux détenus, à la mise en place d'un suivi psychologique renforcé pour les personnalités fragiles, et à l'extension à tous les personnels d'une formation qui soit adaptée à la prévention du risque suicidaire".

Le chef du gouvernement a également reconnu que les conditions matérielles, telles que la "surpopulation", la "vétusté" et l'"inadaptation des locaux" pouvaient être à l'origine des suicides des détenus. Et de conclure: "Rappelons-nous cette expression terrible qu'on entend heureusement de moins en moins, 'croupir en prison': voilà exactement ce qu'il s'agit d'éviter".

Le directeur de l'Administration pénitentiaire avait qualifié la semaine dernière de préoccupante la vague de suicides enregistrée depuis le début de l'année 2009 dans les prisons françaises, alors que l'Observatoire international des prisons (OIP) a demandé au Parlement de créer une nouvelle commission d'enquête pour prendre la mesure "de la profonde dégradation survenue sur nombre d'aspects de la situation carcérale" depuis les derniers rapports parlementaires en 2000. Selon des décomptes récents, plus d'une douzaine de détenus se sont suicidés depuis le 1er janvier. En 2008, on en a recensé 115. AP



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