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Décroissance : Théorie de base

Publié le 03 août 2007 par Valeuf

L'impossible infini

Nous ne pouvons croître ad-vitam eternam

Combien de temps allons nous encore disposer de pétrole, de gaz, de fer ? Toutes ces ressources sont en quantité limité et nous les gaspillions comme si ces dernières étaient infinies(1). Dans 30, 40, 50 ans nous n'aurons plus des ressources en abondance pour assumer notre croissance. Certains ont foi en la science pour résoudre ce problème. Faut-il maintenant croire en la science comme en Dieu et en son jour du jugement dernier pour certaines religions ?

Combien de temps les pays "développés" pourront-ils assumer la croissance de leur PIB/PNB alors que des pays émergeants commencent à voir leur croissance grimper ! En effet la production de richesses est soumise à la condition de créer le besoin. Mais pouvons-nous éternellement produire des richesses ? Si ce n'est pas le cas, il va falloir partager le gâteau des richesses existantes entre plus de monde avec ces nouveaux pays à la croissance fulgurante !

Même des gens défendant l'idée du besoin d'une croissance (comme les pro-développements durables) admettent que nous arrivons face à un problème et qu'il est impossible de ne pas en tenir compte !

Le paradoxe de la création de besoin

C'est par la création de tension psychologiques et de frustrations que le développement et la croissance économiques prétendent satisfaire les besoins fondamentaux de l'humanité
Serge LATOUCHE in Survivre au développement p.79

La création de richesses n'étant possible qu'en créant des besoins. En effet chaque nouvelle entreprise va chercher un marché de clients qui vont avoir besoin de leurs produits. Quitte à créer ce besoin ! Mais pouvons-nous créer des besoins artificielles encore longtemps, alors que même dans nos pays développés des gens n'assouvissent pas leurs besoins essentiels (manger correctement, avoir un toit décent etc...).

C'est par cette logique du besoin que des habitants des pays d'Afrique ou d'Amerique du Sud se sont retrouvé "pauvres". Il était inconcevable il y a quelques dizaines d'années en Afrique de vouloir faire de l'argent avec son élevage, du moment que ce dernier suffisait à subvenir aux besoins. Mais peu à peu nous avons réussi à créer le besoin et donc à justifier le fait qu'il faut alors agrandir l'élevage pour gagner de l'argent. (Anecdote rapportée par Serge LATOUCHE dans Survivre au développement p.80).

L'accroissement de richesse ne correspond pas à l'accroissement du bonheur

Alors que la croissance fait de son objectif premier l'accroissement des richesses d'une zone, la décroissance fait elle de son objectif l'accroissement du bien-être. Il est en effet de plus en plus évident que des indicateurs tels que le PNB ne reflète pas le niveau de bien-être d'un pays.

Pouvons-nous alors parler de progrès lorsqu'il y a un recul du bonheur d'une population ? Des chercheurs ont essayé de corriger l'indicateur du PNB en soustrayant les dépenses au recettes ! (Le PNB ne prenant en compte que les recettes. Vous pouvez voir la comparaison sur le graphique ci-contre. C'est surprenant ! (GDP : Gross Domestic Product = PNB)

Point de rupture

L'idée principale de la décroissance c'est que tous les "phénomènes" et toutes les "observations" que je viens d'expliquer (plus d'autres qui viennent s'ajouter au fur et à mesure des travaux des chercheurs), que tout cela va nous amener à un point de rupture. Cela dans un avenir assez proche (l'épuisement du pétrole peut être ce point par exemple), et qu'a partir de ce point nous serrons contraint et forcé d'abandonner certains éléments du progrès ! Mais dans des conditions d'urgence et de violence ! (On peut imaginer aisément des conflits éclater pour le pétrole). La décroissance propose de prévenir cela en commençant des maintenant une décroissance progressive, durable et conviviale.

J'espère vous avoir fait saisir l'important de la décroissance, que vous comprenez mieux les enjeux ! Avant de rentrer dans les solutions de la mise en pratique de cette décroissance, j'aborderais les problème liés à la technologie (la dépendance que nous avons développée vis à vis de celle ci, l'impossible retour en arrière etc...).
[1] : A ce sujet le dernier commentaire d'Eric dans le précédent billet nous donne un bon exemple. Aujourd'hui une majeure partie de la production de produit d'hygiène corporelle (gel douche, shampoing etc...) sont des dérivés de l'industrie pétriolière, or il existe une façon de faire un savon qui lave tout aussi bien et qui ne gaspille des ressources précieuses

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