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ban - débarras

Publié le 21 janvier 2009 par Collectifnrv
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A l'instant, sans avoir rien changé à mes habitudes, alors que je me rends dans un lieu public, je trouve par terre une pièce de cinquante centimes d'euro. Cet événement somme toute assez anodin me décide pourtant à soumettre ce billet que j'ai pourtant hésité pendant longtemps à rédiger. Le sujet général que j'avais en tête était : les objets trouvés. En gros, inventorier les divers objets que j'ai récoltés, ça et là, au cours de ma courte existence...

Tout le monde le sait : "l'argent ne tombe pas du ciel". Donc, il ne faut pas trop compter sur la Providence pour remplir... son compte en banque. Pourtant, il y a peut-être cinq ans déjà, revenant de mon marché hebdomadaire, alors que j'avais décidé de changer mon itinéraire habituel, histoire de flâner, je vis au sol quelque chose d'indistinct : "une sorte de cône, de papier plié rose formant un triangle." C'était dans la rue du Moulin-Joly, dans le onzième arrondissement de Paris. Il faisait relativement beau ce jour-là. Il faut préciser également que le paysage offert par ce quartier est loin d'être bucolique. Le coin est relativement désert, et le regard se perd sur tout, sur rien. Alors, curieux, je me baisse pour voir. Et à mon vif étonnement, c'était un billet de dix euros ! Je regarde vite fait aux alentours, dans l'espoir que personne ne m'ait vu ; et surtout que personne ne vienne les réclamer !!! Heureusement, il n'y avait personne. Et hop ! avec une petite satisfaction un peu crétine, je glisse le billet dans une poche, et reprends mon petit bonhomme de chemin.

Dernièrement, une scène similaire. Un dimanche matin, alors que je n'avais rien prévu de particulier, je décide de traîner en ville. Il fait très froid dehors. Sur mon parcours habituel, alors que je suis sorti il y a à peine trois minutes, j'aperçois, toujours par terre, un truc bizarre. La chose est plutôt petite et arrondie, au contour noir. Par curiosité, je me penche pour m'assurer de quoi il s'agit, et surprise ! c'est une montre !!! Une assez belle montre, du reste. Certes pas une Rolex, mais une montre à chronomètre, de moyenne gamme. Et qui fonctionne !!! L'ironie du sort, c'est que depuis une quinzaine d'années, j'avais décidé de ne plus en porter ! Et, je ne l'ai toujours pas fait depuis.

Une autre fois, il m'est également arrivé de trouver un portefeuille. Dans un moment comme celui-là, c'est assez délicat : s'il reste de l'argent, il y a un (léger) cas de conscience. S'il y en a (du pognon), le rend-on tel quel, en espérant vaguement une récompense quelconque ? ou alors, on empoche le tout, et on affirme qu'il était vide au moment où on l'a trouvé ? Finalement, ce fut assez simple : il ne restait que les papiers d'identité. Dans ce cas-là, on se retrouve comme un con à aller déposer le tout et faire sa déclaration... au poste de police !

Mais, en dehors de ces "situations intéressées", il m'est aussi arrivé de trouver des objets plus fonctionnels. L'un des premiers fut un vélo. Pour être tout à fait honnête, je dois avouer d'emblée qu'il ne pouvait pas être totalement abandonné... Le bicycle bleu, de marque Peugeot, bien que sans anti-vol, ne faisait que gésir lamentablement au milieu du trottoir. Son propriétaire avait dû "faire une course", et poser l'engin en équilibre précaire contre un support improvisé. Et, le vent avait dû le renverser. L'ayant repéré, j'ai tout de même attendu cinq minutes pour me décider à m'en emparer ; en m'éloignant un peu, en attendant que quelqu'un fasse quelque chose. Comme personne ne semblait être concerné, ni s'en préoccuper, je le relevais sur ses deux roues, regardais encore une dernière fois à gauche et à droite, et l'enfourchais aussitôt pour détaler. Etre négligent à ce point, c'est pas permis !!!

Le plus étonnant, quand je repense à mes possessions, c'est mon mobilier. Croyez-le ou non, tout est véridique. A peu de choses près. Ayant été un temps déménageur, certains de mes meubles proviennent de récupération : ne trouvant pas de repreneurs, les clients trouvent néanmoins dommage de les jeter, et les cèdent aux ouvriers... généralement comme pourboire. Ainsi : une penderie (1 porte, type Ikéa), une commode de chambre (Ikéa), un cube de rangement, une lampe halogène (et aussi un pèse-personnes). Etat moyen pour l'ensemble. Jusque-là, rien d'extraordinaire.

Or, voilà que là aussi, en traînant dans les rues, et pas nécessairement dans les "beaux quartiers", mais juste dans mon petit quartier parisien, j'ai ramassé tour à tour : un canapé en mousse noir deux places, une étagère 105x60, une étagère d'atelier, un sommier 200x180, une table de salon à l'ancienne à rallonges latérales (6 places), un moniteur PC (écran à tube, 19 pouces, Compaq), un meuble TV bas à roulettes, un chariot bas métallique à trois plateaux (souvent utilisé comme... meuble TV !). Je ne vous raconte pas le sport que c'est, que d'en trimballer certains sans véhicule, ni aide !

Si les questions hygiéniques sont vite réglées pour la plupart des meubles, elles le sont beaucoup moins pour ceux dont l'usage est plus ou moins intime. Ainsi, pour le canapé et le sommier, pratiquement neufs, j'ai pris le soin de vérifier qu'ils étaient bien propres : en tâtant... et en reniflant !!! L'un et l'autre n'avaient pratiquement pas servi. Pour le sommier (auquel il manquait les pieds), mon hypothèse - même s'il se peut qu'elle demeure fausse - était que les déménageurs n'avaient pas pu le passer par les escaliers, et que le propriétaire avait préféré l'abandonner sur le trottoir, comme il m'est arrivé de l'observer lors de mon expérience dans ce domaine.

Bref, tout ça pour dire que l'un de mes principaux mécènes, c'est la rue !!! Qui me fournit également en accessoires vestimentaires : des gants, des écharpes, des bonnets. Et une fois, j'avais aussi trouvé un très bon parapluie rétractable avec poignée en bois (pas de la camelote à deux euros qui casse au moindre coup de vent !) au Centre culturel de Beaubourg - et que j'aurais pu remettre au personnel de l'accueil, ne serait-ce que par politesse. J'y avais songé. Mais, hélas, pour son ancien propriétaire : il pleuvait ce jour-là ! Heureusement qu'il y a quand même une petite justice en ce bas monde, car quelques temps après... je l'ai perdu !

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par Albin Didon


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