Penser bio, acheter bio, est-ce toujours pareil?

Par Marie-France Ono
Il est grand temps que je redonne un peu d'activité à ce blogue!
Ces jours-ci, j'ai vu sur le net (yahoo) un article sur le comportement des consommateurs à l'égard des produits bio.
Je me permets de le reproduire et d'y ajouter quelques commentaires personnels.
<<Abonnons-nous au bio !
mer 14 janv 11:15
Le nombre de consommateurs vantant les mérites du bio et de l'équitable ne cesse de croître. Pourtant, dans les placards de ces mêmes personnes, peu de marques alternatives: c'est ce que révèle une enquête du cabinet TNS Worldpanel, relayée par l'AFP la semaine dernière.  En moyenne, c'est à peine 1,7% de leur budget qui est affecté au bio et à l'équitable, soit 46 Euros seulement par mois. Deux causes identifiée à cette désaffection: d'une part, le prix élevé de ces produits, qui sont donc réservés au catégories sociales à hauts revenus de plus de 35 ans; et d'autre part, les canaux de distribution qui seraient insuffisants.
Eh oui, ça coûte plus cher que les autres produits, alors qu'on est en période de réduction de pouvoir d'achat... c'est difficilement conciliable...
Partant de ce constat, Laurence Moulin a décidé de créer Aboneobio, un concept innovant et militant, pour inciter les ménages à "s'abonner au bio" comme son nom l'indique, pour les produits d'entretien, notamment.
" La prise de conscience est progressive. Le reportage d'envoyé spécial en mars 2005 sur les dangers de la cosmétique fut un déclencheur. La découverte du commerce équitable et la pratique d'un abonnement aux paniers de fruits et légumes bio sont venus démontrer que les achats pratiques et responsables étaient possibles, pour plus de santé, d'écologie et de solidarité au quotidien ! " C'est ainsi qu'elle explique son "déclic bio", déclic qu'elle espère propager autour d'elle.
Une fois de plus, on constate l'influence des medias. Il n'y a qu'à souhaiter que ce qu'ils disent est vrai, s'ils peuvent ainsi faire la pluie et le beau temps.
" L'idée est d'amener à raisonner globalement à l'échelle d'une famille et sur un an : des formats familiaux, moins d'achats et d'emballages inutiles, moins de transports et de pollution. On compose son panier pour un an, on paye en 4 fois sans frais (avec même la possibilité de mensualiser la dépense) et les articles sont répartis dans 4 expéditions dans l'année. Et si on a oublié un article, pas de problème il est possible de l'ajouter et de bénéficier du port offert. Plus besoin de suivre les stocks, on y pense pour vous ! "
Ce qui veut dire aussi u'on sait exactement quelles quantités on utilise par an. J'avoue ne pas être une ménagère aussi parfaitement organisée.
Envoi en 4 fois, d'accord, mais pour les familles nombreuses, ça doit faire quand même une bonne quantité à pouvoir caser dans la maison en attendant d'épuiser le stock...

Le succès rencontré par Aboneobio ferait presque mentir l'étude du TNS Worldpanel: Pas de profil type du consommateur "biocitoyen", selon Laurence Moulin. " En fait, je pensais au départ que l'offre séduirait plus précisément les femmes, urbaines avec enfants. Je constate aujourd'hui que mes abonnés sont présents dans toutes les strates de la société. Jeunes célibataires, aux couples de personnes âgées, familles avec enfants, en ville mais aussi à la campagne. Plutôt des "primos accédant au bio".
Les abonnements étant sur mesure chacun y trouve son compte, et j'ai des abonnements en cours de 200 euros pour une personne seule à plus 1100 euros pour une famille de 6 personnes." Cette somme, lissée sur l'année, permet de faire des économies substantielles tout en tenant vos résolutions écologiques pour 2009.
Voilà qui parait bien idyllique... Or il y a toujours un "mais" dans toute histoire...
Alors, qu'est-ce qui freine le passage à l'acte des acheteurs pétris de bonnes intentions ?
En clair, qu'est-ce qui les empêche de dégainer leur carte bleue ? Antoine Suberville, jeune Français parti créer un concept-store équitable en Belgique (Tout l'Or du Monde), a son idée sur la question: " Il existe encore un fossé entre les intentions et les actes même si la notoriété du bio et de l'équitable est aujourd'hui très large.
Tout d'abord, il s'agit du principe même des études et sondages qui permettent aux sondés de se valoriser en répondant "OUI" à la question: "Consommez-vous des produits équitables" Ensuite, la vie des consommateurs n'est pas toujours facile car les produits équitables ne sont pas toujours très disponible. Et les gens ne sont pas toujours prêt à faire beaucoup d'efforts (ou de détours) pour changer leurs habitudes. Enfin, en cas de problèmes financiers, c'est le budget alimentaire qui est souvent entamé, et cela fait un moment qu'une part importante de la population voit son pouvoir d'achat s'éroder. Les gens préfèrent continuer à partir en vacances, à s'acheter des MP3, que de consommer équitable..." déplore-t-il.
Mais si Aboneobio est un concept visant à promouvoir une consommation alternative, il n'en reste pas moins tourné vers les besoins et les désirs des consommateurs. En effet, si on passe outre le côté bio, payer une fois pour toutes en début d'année permet d'avoir une meilleure visibilité sur son budget. Alors, le bio-équitable deviendrait-il une habitude de consommation en 2009 ? C'est ce qu'espère Antoine Suberville,  qui s’énerve contre ses compatriotes: " Les Français sont plutôt à la traine, avec leurs belles idées philosophiques et leur manque de pragmatisme..."
Pas toujours évident de vivre en plein accord avec ses idées... et de ne jamais céder à une mode plutôt qu'une autre...
Marlène Schiappa
Pour en savoir plus :
Aboneobio, le site de Laurence Moulin :
http://www.aboneobio.com/
Tout l’Or du monde, boutique-café équitable d’Antoine Suberville :
http://www.toutlordumonde.be/
Le site des consommations alternatives :
http://www.bioequitable.com/
Des produits bio en grands magasins :
http://www.e-leclerc.com/c2k/portail/conso/infoprat_02_art18.asp
Et vous, finalement, comment vous situez-vous par rapport à tout ça? Personnellement j'avoue que, tout en préférant choisir mes aliments, je ne suis pas une passionaria du bio. Une des raisons (en dehors ou en plus du prix plus élevé) est que c'est souvent plus prétendu bio pour vendre plus cher que réellement bio....
Mais peut-être saurez-vous me dire que j'ai tort... à moins que vous ayez la même attitude que moi?