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Fin de stage en demi-teinte...

Publié le 17 janvier 2009 par Elena

Quelle image violente j'ai choisie pour illustrer cet article sur la fin de mon stage... Je me désole toute seule...

Pour me comprendre moi-même, je ne peux faire appel qu'à la notion de traumatisme sinon, tout cela n'a aucun sens. Je m'explique.

J'ai effectué un stage d'une durée de 7 mois dans un service social. Tous les matins, j'y allais avec sourire, envie et passion. L'équipe du service était très accueillante, ouverte et bien intentionnée toute comme le travailleur social responsable de ma formation. En résumé, j'ai été sur un petit nuage pendant toute la durée du stage tant je me sentais appréciée et estimée par toute l'équipe. Lors des deux bilans de stage, j'ai reçu énormément de compliments et aussi quelques critiques constructives pour que j'améliore ma pratique en tant qu'assistante sociale. On me disait que je sortais du lot, que j'étais au dessus des stagiaires habituelles, ce qui ne m'étonnait pas à cause du parcours de vie et de réflexion sur moi. Je me sentais donc bien et heureuse.

Qu'est-ce qui est donc venu gâcher ce sentiment presque euphorique ?

La note que j'ai obtenue pour mon stage, attribuée de façon conjointe par le travailleur social qui m'a suivi sur le lieu du stage et la personne qui me suit pour ma formation à l'école sociale mais qui n'a été sur mon terrain de stage qu'une fois. Cette note était B. Juste pour situer, les notes vont de A (excellent) à F (stage non validé), B étant synonyme de "Très bon".

Et bien, je vous avoue que cette note m'a fait un choc. J'étais persuadée, après tout ce que j'avais entendu sur mon attitude, mon comportement, que j'aurai un A. Je pinaille, me direz vous. Et vous avez raison. Mais cette note m'a complètement déstabilisée et obsédée au point de ne penser qu'à ça et presque de tout remettre en question de ma relation avec le travailleur social qui m'a suivi.

Qu'est-ce que j'ai ressenti profondément à cause de l'attribution de cette note injustifiée à mes yeux ? Un abus de pouvoir, un manque de reconnaissance et un sentiment de trahison. Je crois que je peux m'arrêter là. Je m'étais sentie tellement flattée par toute l'équipe mais aussi par le chef de service que j'étais persuadée de mon excellence ! Et là, tout d'un coup d'un seul, je ne suis pas notée de façon parfaite, avec un A. Un B était synonyme, pour moi, d'imperfection. Il me manquait quelque chose pour être parfaite et tout le monde, en voyant que j'avais été notée B, le verrait, le saurait... l'horreur !!!

Ce sentiment de devoir paraître parfait pour l'extérieur est quelque chose qui a été cultivé depuis plusieurs génération du côté de ma mère et pour moi, l'imperfection est synonyme de désamour voire même de rejet car synonyme de honte pour la famille. Je ne peux être aimée et reconnue que si je parais parfaite. Hors, un B est justement le contraire : mon apparence devient imparfaite. Catastrophe ! Et je vous avoue que même en ayant conscience de tout cela, le traumatisme de cette injonction parentale incrustée en moi ne disparait pas et je souffre chaque fois terriblement pour cette stupidité.

Je deviens alors obsessionnelle et tente par tous les moyens, intellectuels, de trouver une issue à cette obsession, mais sans succès. J'en veux alors terriblement à ce travailleur social qui m'a si mal évalué et lui cherche tous les défauts de la terre pour tenter d'apaiser ma souffrance.

À ce jour, je n'ai toujours pas trouvé d'issue à ce traumatisme dont j'ai honte tant je le trouve ridicule et parce que j'ai déjà constaté que peu de personnes arrivent à le comprendre et à en mesurer l'impact sur moi. J'en parle alors un peu mais je sens vite que je dois arrêter sous prétexte de me voir remettre à ma place.

L'issue à cette souffrance ne m'apparait pas encore.... hélas...
Fin de stage en demi-teinte...

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