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Une mid-cap pétrolière bon marché : Dragon Oil

Publié le 30 novembre 2008 par Loïc Abadie

Les informations ci-dessous ne reflètent qu'un point de vue d'investisseur amateur, et ne sont en aucun cas une incitation à prendre une position acheteuse ou vendeuse.
Dragon Oil est une société pétrolière qui opère en off-shore peu profond, au Turkménistan, dans le cadre du contrat de production de Cheleken.


Sa place de cotation principale est Londres (Ticker IE0000590798), elle a son siège en Europe (Irlande), et peut donc entrer dans un PEA.
Site de la société

Elle a subi de plein fouet la crise, avec une division de son cours par plus de 5 (en dollars) : Le cours de vendredi 28/11 était de 148 pence ou 2,2$. 


Elle dispose de réserves 2P brutes de 644 millions de barils, et de 283 millions de barils net (ce dernier chiffre varie en fonction du cours du baril : les réserves 2P nettes augmentent quand le baril baisse parce que l'état prélève proportionnellement moins de taxes, et inversement).
A ces réserves viennent s'ajouter 3,4 TCF de gaz naturel (soit environ 500 millions d'équivalents baril, chiffre brut).
La production actuelle de Dragon oil (brute) s'élève à 42 300 barils / jour (bruts) au T3 2008, mais le potentiel à terme est d'au moins 100 000 bpj vu la taille des réserves présentes (la capacité de traitement actuelle de 60 000 bpj sera portée à 100 000 fin 2009).

Les dernières présentations de la société : lien 1   lien 2
Dragon oil a réalisé un parcours assez exemplaire ces dernières années, avce une multiplication par 6 de sa production pétrolière, voici les bénéfices réalisés depuis 2003 : 
2003 : 28,78 millions de $
2004 : 49,74 
millions
2005 : 106,42 
millions
2006 : 186,17 
millions
2007 : 303,91 
millions


Le ratio RN / chiffre d'affaires a dépassé 40% sur ces différents exercices (sauf en 2003 où il n'a été « que » de 35%)
historique des fondamentaux de dragon oil
Dragon oil capitalise aujourd'hui 1159 millions de $ (avec une parité £/$ de 1,53), soit un PER 2008 de 3
,5 (en se basant sur les résultats du S1 2008).


Elle a comme atout supplémentaire d'avoir 820 millions de $ de cash (soit plus de 70% de la capitalisation de l'entreprise), et aucune dette : lien
Dragon oil peut donc poursuivre son développement sans faire appel à des financements extérieurs, et réaliser des acquisitions si une opportunité se présente.
Le ratio résultat net / valeur d'entreprise (qui mesure en quelque sorte le PER de la partie « hors cash » de dragon oil) est voisin de 1, ce qui est particulièrement bon marché : les 339 millions de capitalisation non couverts par du cash devraient générer un bénéfice d'environ 330 millions en 2008. 


Les ratios capitalisation / réserves 2P nettes sont également très en dessous de la moyenne du secteur : 4$/baril 2P net si on prend en compte la capitalisation totale, ou 1,2$/baril 2P net si on déduit le cash de la capitalisation (ce qui est un raisonnement logique). 
La moyenne du marché aujourd'hui se situe entre 5 et 15$ / baril 2P selon les cas.
Si on prend en compte les réserves de gaz, qui devraient être valorisées prochainement (en cours de négociation avec les autorités Turkmènes), ces ratios pourraient encore chuter de 40%.
Les principaux atouts de dragon oil : 
- Un niveau de valorisation exceptionnellement faible.
- Des réserves abondantes (36 ans de production à 50 000 bpj, 18 ans à 100 000 bpj) : dragon oil n'a aucun souci lié à la réussite à venir d'explorations pétrolières.
- Une pile de cash qui lui permet d'être totalement indépendante de financements extérieurs (ce qui est utile dans le contexte actuel) et qui couvre 70% de la capitalisation boursière
- Des coûts de production réduits (offshore peu profond) : dragon oil peut résister sans problème à une chute du baril (quand même peu probable) à 20 ou 30$.

- Une capacité de croissance de la production restant importante pour les années à venir,  une bonne partie du champ de Cheleken restant à développer, avec un upside possible lié à la  mise en valeur du gaz naturel.
- Une bonne entente avec les autorités Turkmènes, issue de plus de 10 ans de coopération (Dragon oil est une société pionnière dans cette région).
Les inconvénients et les risques : 
- L'absence de dividende : Dragon oil a choisi jusqu'ici de garder son cash pour auto-financer le développement du champ de Cheleken. Mais vu les niveaux actuels de cash qu'elle possède, une distribution serait quand même bienvenue !
- L'actionnariat : l'état de Dubaï est actionnaire majoritaire de dragon oil (52%) via la compagnie ENOC. Ses intérêts ne sont pas forcément les mêmes que celui des actionnaires minoritaires. Mais cet actionnaire peut aussi être un atout lors des négociations avec les autorités Turkmènes et avec les pays frontaliers.
- La géopolitique et l'absence de diversification : Dragon oil a pratiquement tous ses actifs au Turkménistan, et l'écoulement de sa production passe à 80% par une route iranienne. Cela dit, pratiquement toutes les sociétés pétrolières opèrent dans des régions à risque, et le risque d'un conflit contre l'Iran semble assez limité pour le moment.

Bilan :

Dragon oil est une valeur pétrolière un peu spéciale, assez risquée vu son absence de diversification, mais très bon marché et que l'on peut avoir en tête, soit pour se constituer une ligne dès maintenant dans une optique long terme (plusieurs années), en sachant qu'il y aura encore de grosses turbulences à venir, soit pour avoir une idée d'achat en cas de nouveau plongeon des marchés.


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