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Ulysse fom Bagdad

Publié le 23 janvier 2009 par Madame Charlotte

ulysseAuteur: Éric-Emmanuel Schmitt
Éditeur : Albin Michel
1ère édition : 2008
Nb de pages : 320
Lu : janvier 2008
Ma note :

3-5

Quatrième de couverture :

« Je m’appelle Saad Saad, ce qui signifie en arabe Espoir Espoir et en anglais Triste Triste. »

Saad veut quitter Bagdad, son chaos, pour gagner l’Europe, la liberté, un avenir. Mais comment franchir les frontières sans un dinar en poche ? Comment, tel Ulysse, affronter les tempêtes, survivre aux naufrages, échapper aux trafiquants d’opium, ignorer le chant des sirènes devenues rockeuses, se soustraire à la cruauté d’un geôlier cyclopéen ou s’arracher aux enchantements amoureux d’une Calypso sicilienne ? Tour à tour violent, bouffon, tragique, le voyage sans retour de Saad commence. D’aventures en tribulations, rythmé par les conversations avec un père tendre et inoubliable, ce roman narre l’exode d’un de ces millions d’hommes qui, aujourd’hui, cherchent une place sur la terre : un clandestin. Conteur captivant, témoin fraternel, Eric-Emmanuel Schmitt livre une épopée picaresque de notre temps et interroge la condition humaine. Les frontières sont-elles le bastion de nos identités ou le dernier rempart de nos illusions ?

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Mon avis :
Voilà un livre que je comptais lire mais pas avant la version poche. J’adore Schmitt, mais j’avoue que le thème du clandestin irakien, a priori, n’évoquait pas chez moi une urgence de lecture. J’ai toutefois saisi l’occasion de le lire pour la 4ème opération Masse Critique, et je ne suis pas déçue. Si le thème est des plus rébarbatif, le style, la poésie et l’humour de Schmitt sont toujours bien présents. Sa subtilité est mise au service d’une histoire dramatique, qui aurait facilement pu être surchargée de pathos sans ce décalage et ces allures de conte moderne. Encore une fois, Schmitt exploite un sujet difficile, toujours avec finesse et sensibilité. Saad Saad entame un long périple vers la liberté, vers l’inconnu, tandis qu’Ulysse terminait un long voyage afin de retrouver son foyer et sa famille. Saad fera le voyage inverse, mais habité par le même espoir, afin de créer son foyer.

Les aventures et mésaventures de Saad sont largement édulcorées par rapport à la réalité d’un clandestin, mais les divers aspects sont toutefois bien évoqués. L’esclavage moderne, la misère, les humiliations, Saad traversera de rudes épreuves pour accomplir son rêve. Son voyage manque volontairement de vraisemblance sur certains points, mais j’ai aimé les allusions et les ressemblances avec Ulysse. On y retrouvera donc un Cyclope, une Circée, des Lotophages.  J’ai particulièrement rafollé du personnage du père, dont le fantôme visite Saad tout au long de son voyage, lui prodiguant conseils et encouragements. Ces rencontres irréelles donnent lieu à des dialogues jouissifs plein d’humour et de bon sens.

Ce n’est sans doute pas mon préféré de Schmitt, mais c’est toujours une joie de retouver son humour et sa finesse, surtout lorsqu’il les met au service de sujets graves et peu avenants.


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