L'indice composite (Secteurs des services + industrie) des directeurs d'achat (PMI en données
préliminaires) de la zone euro s'est redressé en ce premier mois de l'année à 38,5 après 38,2 en décembre, une première depuis 5 mois.
- l'industrie ressort à 34,5 contre 33,9 (France : 38,1 vs 34,9)
- les services, moins touchés, se stabilisent à 42,5 après 42,1 (France : 42,9 vs 40,6)
L'Allemagne enregistre un plus bas record à 32 pour l'industrie et les services reculent de 46,6 à 45,4. Le différentiel de contraction est donc très marqué au sein de la première économie
européenne. Au Royaume-Uni, l'entrée en récession est officielle désormais puisque le PIB du 4 ème trimestre s'est assez fortement contracté, soit - 1,5 % après - 0,6 % au 3 ème.
Paris lâche encore - 0,71 % à 2 849,14 points au terme de la 12 ème séance de repli sur 13. Les plus bas du 21 novembre ont été préservés toutefois à la clôture.
Si les banques, ainsi qu'AXA et Lafarge, ont alourdi la place parisienne, les grandes financières US se sont redressées mais la tonalité du jour reste lourde avec les résultats du conglomérat
General Electric dont l'action baisse de - 10,76 %. Le résultat net du dernier trimestre est en baisse de - 46 % et même de - 88 % pour la branche 'Finance'. Sur l'ensemble de 2008, le
résultat perd près de 20 % par rapport à 2007. Les perspectives sont assez sombres et le groupe ne délivrera plus d'objectifs trimestriels à l'avenir, réduisant encore la visibilité pour les
opérateurs.
→ Voilà pour les données principales du jour mais qui occultent sans doute l'essentiel :
On assiste depuis peu à un 'glissement' des interactions entres les grandes classes d'actif. En effet, cette semaine certaines corrélations ont évolué. L'or est pratiquement le seul à
monter dans un tel contexte avec une hausse de + 5 % ce jour alors que le pétrole baisse de 1 %.
De plus, avec la baisse de l'euro sous les 1,30 $, la progression en euro est tout à fait remarquable comparée aux indices actions de la zone et la corrélation active habituellement (Dollar index
en hausse / or en baisse et inversement) s'est largement estompée. L'or a ainsi progressé contre presque toutes les devises et termine non loin des 900 $ l'once.
Ceci est à mettre également en parallèle avec une baisse des obligations d'état qui jusqu'ici enregistraient des hausses
lorsque les marchés actions viraient 'au rouge'; celles-ci servant de refuge aux investisseurs.
En reprenant un plan très large des taux US à 10 ans émis par le Trésor qui vous est connu, vous retrouvez les 2 grandes
phases historiques d'inflation puis de désinflation avec ce long couloir dont les taux sont sortis récemment. En ciblant plus précisément le renversement de tendance de 1980 apparaît dans la zone
cerclée une zone majeure avec une figure de type épaule-tête-épaule.
En zoomant maintenant sur la situation actuelle (petit cercle gris en gras) dont le
détail est repris dans le graphique suivant, on s'aperçoit qu'après s'être jetés presque éperdument dans ce refuge à la fin de l'année, les investisseurs ont accusé aussi un repli
et on constate un début de cassure d'une ligne de cou d'une figure en épaule-tête-épaule qui pourrait former également une figure de sommet potentiel (le
second graphe est l'inverse du 1er, car il retraçe les cours des obligations et non les tauxde celles-ci)
Bien sûr il faut se garder de toute conclusion hâtive et faire la part des choses entre une telle
figure sur 6 ans validée il y a plus de 20 ans et une autre qui n'a que 6 semaines mais le comportement a évolué. A suivre.
A titre de rappel et en tant que synthèse de cette quinzaine financière excessivement chahutée, vous aurez sans
doute remarqué le BKX dans l'insert qui tente de s'accrocher à son support aux alentours des 27. Le Dow Jones perd - 0,56 % à 8 077,56 points.
D'autres articles sont à suivre ce week-end.