Variation sur le thème du décalage

Une version plus humoristique sur le même thème d'écriture sur photo pour les impromptus

Tu m’as dit que le beurre était dans le réfrigérateur, j’ai cherché partout mais je n’ai rien vu. Tu m’as dit qu’il y était, tu as ouvert rageusement la porte et tu l’as tout de suite trouvé, dans la porte, au niveau de la petite boite en plastique… pour le beurre !

Tu m’as dit qu’il suffisait de raccorder les deux fils de la lampe à ceux du plafonnier, mais ce que tu as oublié de m’expliquer, c’est comment faire quand il y a trois emplacements pour 2 fils avec des couleurs qui ne correspondent pas. Après avoir fait sauter trois fois les plombs, j’ai préféré attendre...

Tu m’as dit qu’il fallait le changer, tu ne m’as pas dit que ça sentait tellement mauvais ni que bébé ne resterait pas immobile. Tu ne m’as surtout pas dit que la couche avait un sens !

Tu m’as dit que pour contrôler l’état d’usure de ses pneus, il suffisait de vérifier si on voyait encore les pieds de la faucheuse, j’ai mis ma pièce de un euro mais je ne suis pas plus avancée… Pourquoi tu me regardes comme ça ? Dis, ils sont encore bons mes pneus ?

Tu m’as dit de faire les courses mais tu ne m’as pas dit ce qu’on mangerait, je ne comprends pas pourquoi ça t’énerve que je t’appelle pour te le demander.

Tu m’as regardé bizarrement quand je t’ai demandé si tu m’aimais comme si ça tombait sous le sens, mais moi, j’ai besoin que tu me le dises, simplement.

Nous sommes si proches mais si différents, en décalage permanent,  sur la même planète mais à mille lieues l’un de l’autre parfois.

J’ai souvent l’impression que nous ne parlons pas la même langue et me sens démunie et en décalage, un peu comme le serait un moine bouddhiste à qui on aurait demandé de faire du câblage sur un poteau électrique…