Je suis quasiment certaine - et j’ai longuement médité sur le sujet, pesé le pour et le contre, envisagé les conséquences à plus ou moins long terme, les implications quant au devenir de l’humanité - mais quand même, j’ai la quasi certitude qu’un MONDE SANS FOURMIS SERAIT UN MONDE MEILLEUR !!!! Pardon, je m’emporte, c’est plus fort que moi, je m’étais juré de rester sereine et d’évoquer le sujet avec détachement, recul, calme… MAIS ARRRRRRGGHhhhh ! C’est pas possible ce qu’elles nous font Chhh…aque fois la même chose !! Comme disait mon grand-père !
Et ça ne reste pas chez soi, dehors ! ça refuse d’admettre que ça n’est qu’un insecte et qu’on est déjà bien bon de les tolérer au jardin ! Non, non ! ça eeeeeentre dans les maisons. Dans MA maison. Comme c’est petit, gracile, ça se faufile, tranquille, en file, et ça défile, ça défile !
J’allais vous faire la liste des endroits où l’on en trouve chez nous, mais j’aurais plus vite fait de dire où l’on n’en trouve pas. Et vu qu’il y en a même dans les rainures de la table (nettoyée), entre les touches du clavier (clean de chez clean), dans le panier à linge (propre), … Je précise « nettoyée, clean, propre » parce que je vous entends d’ici : « Elle n’a qu’à ramasser les miettes, arrêter de grignoter à l’ordinateur, ouh ! la sale ! » Calomnie ! Elles sont même dans les prises électriques !!! DANS LES PRISES, c’est grave, ça, quand même !
Alors, évidemment, on ne peut rien laisser traîner, on ne peut même pas, en rentrant des courses, poser cinq minutes le pain sur le bar le temps de mettre les yaourts au frigo : cinq minutes, sans rire, montre en main, et la baguette est envahie, et pas qu’en surface ! Elles entrent dans les trou-trous de la mie ! Jusqu’au cœur. Elles arrivent à passer le couvercle fermé du miel, tout ça pourquoi ? pour se noyer dedans : je veux dire, en plus, elles ne savent même pas nager…
Et ne venez pas m’expliquer que les fourmis sont des êtres doués d’une intelligence insoupçonnée, qu’on a tort de mépriser et de combattre cette forme de société ultra-évoluée et archi-organisée, ne venez pas me dire que nous autres, les humains, avons beauuuuucoup à apprendre des fourmis, qu’il faut être humble et béat d’admiration devant leur ténacité face à l’obstacle, leur endurance spectaculaire, leur acharnement devant l’adversité, leur force de caractère, quoi, parce qu’AVEC MOI, CA NE PREND PAS ! Eh ! Oh ! Déjà, il y a quelques mois, on nous a expliqué qu’il fallait être plein de compassion et d’amour pour les requins. Bon. J’ai dit, ok. Sceptique, mais de toute façon, je n’en mange jamais, du requin, je n’aime pas trop, c’est un peu mou. Bref. Il n’est pas question UNE SEULE SECONDE que je remette une couche de compassion, d’amour, d’admiration, de respect ou QUOI QUE CE SOIT pour les fourmis.
Il est tard, et je suis censée aller me coucher… Mais je repousse encore le moment de me glisser dans les bras de Morphée (euh… je suis toujours bien mariée avec Laurent, hein, c’est une expression…) parce que je SAIS qu’elles m’attendent, là-bas, dans mes rêves, qu’elles réussiront à s’y infiltrer aussi sûrement qu’elles jouent les passe-murailles dans ma maison.Elles sont partout, dans mes murs, dans ma vie, petits points noirs qui courent devant ma rétine, fourmis, ennemies, innombrables et anonymes, toutes semblables, et sans cesse renouvelées, sitôt massacrées, sitôt remplacées comme pour décourager toute tentative de lutte.
Certains voient dans la gent fourmi une métaphore du genre humain. Ben ça confirme mes tendances misanthropes…
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