La journée de protestation de jeudi 29 janvier s'annonce comme un cru exceptionnel. Selon certains sondages, de 65 à 75 % de la population française ont des sympathies pour le mouvement de grève suscité par une forte union des syndicats, qu'ils représentent la fonction publique ou le privé. La nouveauté ? L'appel clair et pressant des partis politiques de gauche. La rue doit faire entendre sa voix à ce pouvoir sourd. Déjà à l'Assemblée nationale, les députés socialistes rejoints par les communistes et les Verts, ont montré qu'on pouvait faire reculer la majorité. Le travail du dimanche est reporté à des jours meilleurs (pour Sarkozy) et les lycéens ont acculé Darcos à annuler sa réforme mal discutée, mal préparée, mal expliquée.
Etre dans la rue, ce jeudi, c'est dire non au boulet-paquet fiscal, c'est refuser que l'Etat soutienne les banques sans qu'il ait son mot à dire sur l'utilisation de l'argent public, c'est protester contre le pouvoir d'achat qui baisse baisse et contre le chômage (boursier ou de circonstance) qui continue de s'aggraver. C'est faire savoir au pouvoir des Sarkozy-Fillon-Bertrand que les Français entrent en capacité de résistance. Ils seront des millions dans la rue. Il faudra bien en tenir compte.