Magazine France
La séquence mini-remaniement/départ annoncé de Rachidat Dati/nomination d'un ministre de la culture bis en la personne de Marin Karmitz éclaire sur l'étrange méthode de gouvernement de Nicolas Sarkozy. S'il veut la reforme pour tout le monde, il a bien du mal à l'appliquer dans son propre gouvernement. Après tout, remanier, dire à des ministres qu'ils ne font plus l'affaire ne devrait pas être si compliqué que cela. C'est le travail de tout chef de gouvernement ou de tout Président de la République. Mais Nicolas Sarkozy semble s'y refuser. Il préfère laisser pourrir la situation jusqu'au moment où le départ s'imposer de lui-même. Cela me rappelle les techniques de ces managers qui plutôt que de licencier des collaborateurs dont ils ne veulent plus créent autour d'eux une atmosphère si déplaisante que ceux-ci finissent pas donner leur démission (ou, plutôt, par proposer une transaction). Plus qu'un refus d'avouer ses erreurs de casting, ce qui serait assez banal, j'y devine une sorte de faiblesse de caractère, un manque de fermeté dans l'exercice du pouvoir. Ce Président, qui donne par ailleurs l'image de l'autoritarisme, fait preuve de beaucoup de timidité lorsqu'il lui faut effectivement être ferme. Cette étrange faiblesse de la volonté est sans doute renforcée par la manière dont Nicolas Sarkozy traite ses mnistres et de manière plus générale son gouvernement. Il les tient à l'écart, prend des décisions sans les prévenir, agit seul, entouré de quelques conseillers. Les deux sont probablement liés : c'est parce qu'il ne respecte pas beaucoup ses ministres, qu'il ne s'en préoccupe guère, qu'il ne leur accorde pas beaucoup de poids politique, qu'il hésite à s'en séparer.