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Une journaliste censurée après avoir rapportée des propos racistes

Publié le 28 janvier 2009 par Rpoujaud
Un journaliste a t-il le droit de tout dire ? A t-il le droit de tout montrer et de tout rapporter ? Ces questions méritent d'être débattues après la révélation de l'affaire du journal Le Progrès. Une journaliste du quotidien rhodanien vient d'être sanctionnée pour avoir écrit et rapporté des propos racistes tenues par une manifestante pro-israélienne. Un pur scandale!

Une journaliste censurée après avoir rapportée des propos racistes

C'est à la lecture d'un article sur le site de Rue 89 que m'est venue l'idée d'écrire ce post. Résumé des faits : une journaliste du Progrès couvre une manifestation pro-israélienne début janvier en vue de l'invasion de la bande de Gaza. Cette même personne rapporte dans son article des propos racistes émis par une manifestante. Paroles écrites entre guillemets et mises dans un contexte bien particulier. Mais la journaliste a bel et bien été sanctionnée par ses patrons qui lui reprochent d'avoir écrit "des propos tombant sous le coup de la loi".
Rue 89 s'est procuré un extrait de ces propos chez leurs confrères de LibéLyon. Ces derniers ont été les premiers à médiatiser l'affaire, pourtant trois semaines après les faits : " 'Ils n'ont qu'à partir. S'ils restent, c'est qu'ils veulent mourir. Les Arabes sont des menteurs et des voleurs et la presse française les soutient.' 'Ils sont violents, brutes et haineux', ajoute sa voisine. Qui ça ? 'Les Arabes', souffle-t-elle. Un jeune homme proteste. 'Ne dites pas cela. Nous voulons tous la paix...' "
Propos scandaleux, cruels et racistes
Ces propos sont scandaleux, cruels et racistes. Le rédacteur en chef du Progrès a décidé de ne pas publier le témoignage de cette personne pour raison juridique. Toujours d'après la journaliste de Rue89, "la loi prohibe explicitement l'incitation à la haine raciale. Au regard de la loi, c'est un délit défini par la Loi sur la liberté de la presse du 29 juillet 1881 ."
Mais pour les avocats interrogés par le site d'information, tant qu'une journaliste rapporte de réels propos dans son papier, elle ne tombe pas sous le coup de la loi. Du moment qu'elle écrit ses propos entre guillemets et qu'elle n'oublie pas d'indiquer ses sources.
Rendre service à la démocratie ou pure censure indigne d'une république ?
Certains pensent que donner la parole à ce genre de personne ne fait qu'attiser la haine et la xénophobie de nombreux français. Ils citent souvent l'exemple de l'accession au second tour de l'élection présidentielle 2007 de Jean-Marie Le Pen. Tendre le micro à ces racistes n'est pas rendre service à la démocratie. Oui mais voilà, la fonction première d'un journaliste n'est pas d'expliquer les faits en tenant compte de toutes les opinions ?
La sanction prise à l'égard de cette journaliste est tout bonnement scandaleuse. Une censure digne de l'ère Napoléonienne. C'est justement dans la confrontation des idées que le débat avance et que les lecteurs se forgent leurs propres opinions. Ou alors, il faudrait censurer l'extrême droite, l'extrême gauche et tous les courants extrémistes. Critiquons et appuyons nous sur ces propos pour dénoncer l'incohérence, le mépris et le non sens de ces personnes. C'est le rôle d'une démocratie et d'un quatrième pouvoir.

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