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Ces éminences catholiques suisses qui tirent dans le dos de Benoît XVI

Publié le 28 janvier 2009 par Francisrichard @francisrichard
Ces éminences catholiques suisses qui tirent dans le dos de Benoît XVICroyez-vous aux coïncidences? Moi pas.
Ainsi l'entretien de Mgr Williamson sur les chambres à gaz et l'antisémitisme a été enregistré il y a plusieurs semaines, le 1er novembre 2008, pour être exact. Pourtant la télévision suédoise ne l'a diffusé que le 21 janvier dernier, en pleine semaine de l'unité des chrétiens, le jour même où était signé le décret levant les excommunications prononcées le 1er juillet 1988 contre les quatre évêques ordonnés à Ecône le 30 juin 1988 par Mgr Lefebvre. Si c'est une coïncidence - thèse du producteur suédois de l'entretien -elle est pour le moins troublante.
Comme sont troublantes, lors de cet entretien, les dernières phrases de Mgr Williamson : "L'Allemagne a payé des milliards et des milliards de DM et aujourd'hui d'euros parce que les Allemands ont un complexe de culpabilité sous prétexte qu'ils auraient gazé 6 millions de Juifs. Mais je ne crois pas que 6 milllions de Juifs ont été gazés. Mais, je vous en conjure, ce que je vous dis est contraire à la loi en Allemagne. S'il y avait un Allemand à proximité vous pourriez me faire mettre en prison avant que je ne quitte l'Allemagne. J'espère que telle n'est pas votre intention [c'est moi qui souligne]" ... Des rumeurs circulent maintenant selon lesquelles une enquête serait ouverte par la justice allemande sur Mgr Williamson... qui pourrait se retrouver sur le banc d'infamie. D'une pierre deux coups...
Tout  cela ressemble fort à une manipulation : il s'agit de faire échouer toute réconciliation avec les  catholiques qui ont suivi Mgr Lefebvre, puis qui ont suivi les évêques qu'il a ordonnés. Au nom de Vatican II on proclame le dialogue interreligieux, et on le pratique avec tout le monde, mais on en exclut ceux qui ont une sensibilité catholique traditionnelle : un comble ! Que ces attaques proviennent de nos frères séparés, ou de nos frères aînés, passe encore, même si c'est désolant. Mais qu'elles proviennent de soi-disants catholiques c'est tout simplement choquant. Cela montre en tout cas que le Diviseur livre un combat d'arrière-garde: il n'est jamais autant déchaîné que quand il est sur le point d'échouer.
Sa Sainteté le Pape Benoît XVI ne pouvait pas ne pas être au courant de cette diffusion des propos scandaleux de Mgr Williamson par la télévision suédoise quand il a décidé de promulguer, le 24 janvier, le décret, signé le 21, de levée des excommunications. Il a courageusement passé outre. Pourquoi ? Parce qu'au-delà de la personne douteuse de Mgr Williamson il y a trois autres évêques et des centaines de milliers de catholiques (24 Heures parle de 600'000 fidèles en marge de son article sur le "mécontentement" des Allemands à la suite de cette levée de sanctions ici ). Autant d'âmes qu'il convient de ramener au bercail.

Ces éminences catholiques suisses qui tirent dans le dos de Benoît XVIBenoît XVI ne s'est donc pas fait avoir
comme l'insinue fielleusement le Père Albert Longchamp, Provincial des Jésuites de Suisse, dans un entretien accordé à Swissinfo. Benoît XVI a promulgué le décret de levée parce que Mgr Fellay, en son nom et au nom des trois autres évêques sanctionnés, avait fait un premier pas (voir mon article La levée des excommunications par Benoît XVI est de son seul ressort ) et qu'il se devait d'en faire un lui aussi, à son tour, quitte à braver une tempête qui serait, à n'en pas douter, savamment orchestrée par les média. Il l'a fait d'autant plus tranquillement qu'il n'a rien à se reprocher au sujet de la Shoah, s'étant rendu à Auschwitz le 28 mai 2006 pour y prononcer un discours éloquent. Ce mercredi il l'a d'ailleurs répété haut et clair : "La Shoah doit être pour tous un avertissement contre l'oubli, la négation et le réductionnisme".
En disant que le Pape s'est fait avoir, le Père Albert Longchamp cherche à le ridiculiser et ... à lui enlever tout mérite. Car il faut du courage aujourd'hui pour affronter des média unanimes, et prompts, à pratiquer l'amalgame et à parler de réhabilitation d'un négationniste, dans le but évident de salir l'Eglise, alors qu'il s'agit de tout autre chose. Le Père Albert Longchamp est complice de cet amalgame nauséabond. Il dit en effet  le 27 à Swissinfo ( ici ) : "Je ne suis pas sûr que Benoit XVI va réagir à ces propos négationnistes, étant donné que l'un de ses prédécesseurs, Pie XII, a eu une attitude critiquable envers les Juifs avant et durant la Deuxième Guerre mondiale. Les rapports entre l'Eglise catholique et les Juifs restent en effet très délicats." Pas de chance Benoît XVI a réagi le lendemain !
Pour ceux qui l'ignorent, comme le savant Père Longchamp, on sait aujourd'hui que Pie XII n'a pas eu cette "attitude critiquable envers les Juifs", dont le Provincial se fait le sinistre écho désinformateur. Il suffit pour s'en convaincre de lire les six forts volumes écrits par le rapporteur du procès en béatification, le RP Peter Gumpel, et le considérable travail d'historien du RP Pierre Blet. Sait-il ce Jésuite, à la langue contournée, ce que Golda Meir déclarait à propos de Pie XII en 1958 ? Elle déclarait : "Pendant la décennie de la terreur nazie (...), la voix du pape s'est élevée pour condamner les persécuteurs". 
En outre dans un article publié le 25 janvier 2007 dans la "National Review", l'ancien directeur des services secrets extérieurs roumains, passé à l'Ouest en 1978, le général Ion Mihai Pacepa, montre que nous devons la légende noire de Pie XII à une vaste opération de dénigrement montée par le général Aleksandr Sakharovsky, grand patron du premier directorat du KGB, dont le morceau de bravoure sera une pièce de théâtre, attribuée à l'Allemand Roch Hochhuth, intitulée Le Vicaire, réécrite par le camarade Erwin Piscator, accompagnée de documents subtilisés au Vatican par les Roumains et falsifiés pour les besoins de cette cause sordide.
Ces éminences catholiques suisses qui tirent dans le dos de Benoît XVIEnfin, signalons l'attitude courageuse, mais pas téméraire des évêques suisses. Le 24 janvier le premier réflexe de Mgr Koch, le président de la Conférence, est le bon. Dans un communiqué il écrit ( ici ): "Avec la levée de l'excommunication des quatre évêques, le pape offre une main tendue pour la réconciliation. Le décret de la Congrégation des évêques sur la levée de l'excommunication, signé par le cardinal Giovanni Battista Re, souligne que d'autres pas sont encore nécessaires jusqu'au rétablissement de la pleine unité entre la totalité de la Fraternité Saint Pie X et l'Eglise catholique." Ce qui est une évidence.
Le second réflexe l'est moins. Mais il faut dire qu'entre-temps la tempête médiatique s'est amplifiée. Après avoir aimablement rappelé que les quatre évêques font toujours l'objet d'une suspens a divinis, le 27 janvier Mgr Koch se fait beaucoup moins amène ( ici ), il se fait même exigeant : "Nous, évêques suisses, attendons qu’au cours des discussions préalables au rétablissement de la communion et à la levée des suspensions, les quatre évêques de la fraternité déclarent de manière crédible qu’ils acceptent le Concile Vatican II et en particulier la déclaration « Nostra Aetate » et qu’ils adoptent une attitude positive envers le judaïsme."
Comme disait ce mécréant de Voltaire : "Mon Dieu, gardez-moi de mes amis. Quant à mes ennemis, je m'en charge !" 
Francis Richard
Voici la version sous-titrée en français des propos de Mgr Williamson enregistrés le 1er novembre 2008, diffusés sur la télévision publique suédoise le 21 janvier 2009 :





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