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Paso Doble n°116 : Bloody Thursday et droit de rêve

Publié le 29 janvier 2009 par Toreador

A las cinco de la manana…

L’écume des grèves

Lorsque le sage montre la lune, l’imbécile regarde le doigt. Or, il y a des jours d’éclipse sociale, où le soleil de la concorde disparaît derrière la vieille lune de notre Etat-providence suranné.

Les marées sociales dépendent des mouvements de la lune, n’est-il pas ? On pourrait parler de tsunami, mais on appelle ceci un jour noir. Aujourd’hui débute donc un « jeudi noir », un peu comme en 1929.  Jour de Krash social.

Révolte !

J’irai kracher sur vos tombes, serait-on tenté de dire en plagiant Boris Vian.

Ce qui nous ramène au thème marin. Sauf que là, ce n’est pas l’écume des jours, mais l’écume des rêves, apportée par la vague (sociale) sur la grève. L’écume des grèves car lorsque la marée se retire, il ne reste qu’un peu de mousse médiatique et pas mal de détritus.

Le grand fossé

Laissons-là la poésie sociale – ce jeudi noir, jour de travail blanc, est un drame, car de chaque coté se mêle à mon sens impuissance et fatigue. C’est l’histoire de deux parties qui se disputent sans pouvoir faire grand chose à la situation.

Coté fonctionnaires et salariés, l’angoisse règne. Grève ne rime pas avec Rêve, mais Cauchemar. Les médias vomissent des nouvelles de plus en plus sombres sur une Crise qui vient mais qu’on ne voit pas. C’est « la drôle de Crise » : elle a explosé à l’automne mais pour l’instant pas d’offensive en vue. Reste que l’empilement des réformes désoriente les bataillons d’agents publics.  La perte de pouvoir d’achat accentue le sentiment de paupérisation. D’où un mouvement social défouloir, sans revendication précise sinon que le symptôme d’une angoisse générale.

Coté gouvernement, on se démène. Sarkozy n’oublie pas qu’on pendait autrefois en place de Grève. Mais hélas, on n’a plus un rond. La Caisse des dépôts a été saignée à blanc, les recettes dérapent, la dette et le déficit se creusent, aussi sûrement que la tombe d’un condamné à mort. J’irai cracher sur vos tombes…

Oui, un Jeudi pour rien. Ce qui nous arrive est le lot commun du reste de l’humanité. Nous n’avons ni bouclier anti-crise, ni glaive magique, ni potion. Dans le village gaulois en ébullition, on bombarde le barde Sarkozix de tomates mais ce n’est pas en le bâillonnant à un arbre qu’hélas les choses s’amélioreront.

Jeudi Noir, silence, on creuse !

Ce qui est sûr, c’est que cette journée creusera encore un peu plus la détresse générale. La rue ne sait pas exactement ce qu’elle demande et le gouvernement n’a aucun placebo à offrir.

On creusera la défiance entre la rue et le gouvernement, et plus largement d’ailleurs la classe politique – l’Opposition jappe après un mouvement qu’elle ne contrôle pas.

On creusera la tombe d’entreprises contrainte au chômage technique.

On creusera aussi le malaise social, lorsqu’on s’apercevra que tout est bloqué et que le service minimum obligatoire (SMO, ne pas mélanger avec STO) fonctionne mal.

Malheureusement, j’ai bien peur que chaque acteur soit dans son rôle et qu’il n’y ait rien à espérer. Usager qui passe par le métro, va dire qu’ici est morte l’Economie pour la France et pour ses lois…

grèvejeudi noirNicolas-Sarkozy

Sujets: Paso Doble | 6 Comments »


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