La matinée d’hier mercredi 28 janvier était houleuse. Précisément au rond-point Poste Thiaroye, sur la Nationale 1. Les forces de la Gendarmerie ont eu ŕ intervenir pour dégager la voie qui était bloquée pendant prčs de deux heures par les élčves du Lycée de Thiaroye qui manifestaient leur colčre pour dénoncer le mauvais traitement infligé ŕ un des leurs par des soldats du Bataillon des parachutistes.
« Tu ne m’as pas salué », « Tu n’as pas entičrement fermé ta blouse ». C’est généralement le discours qui serait tenu par les soldats du camp des parachutistes aux jeunes filles du Lycée de Thiaroye. Mardi dernier 27 janvier, l’élčve Jean Paul Fallou Ndior, en classe de terminale avait été battu par six soldats qui l’avaient enfermé dans une chambre pour avoir défendu une fille qu’un soldat avait fait boutonner la blouse avec un fil de fer. C’est la raison pour laquelle les élčves dudit lycée avaient barré la route nationale 1 pendant prčs de deux heures dans la matinée du mercredi 28 janvier entre 9 h 30 et 11 h 15. La Gendarmerie était obligée d’intervenir pour dégager la voie avec des grenades lacrymogčnes. Prčs de quatre élčves sont blessés par les nombreux jets de pierres balancés par leurs camarades durant les hostilités.
« Les militaires nous créent beaucoup de problčmes dans le camp alors que nous ne sommes pas des soldats. Ils nous provoquent et s’en prennent toujours aux filles. Nous avons bloqué la route pour manifester notre colčre contre le mauvais traitement infligé ŕ un élčve de notre Lycée battu hier (mardi 27 janvier) par les soldats », a expliqué Modou Sčne, élčve en classe de 1čre. Cette version des faits est confirmée par le Proviseur de l’établissement, Abdou Salam Dčme, qui a reconnu que cette épisode constitue une parmi d’autres. « Il y a deux problčmes qui ont conduit ŕ cette situation. Les sentinelles reprochent souvent aux filles de ne pas les saluer. Ce qui conduit assez souvent ŕ des insultes. Pour un simple salut, des soldats ont battu ici des filles avec leur ceinturon. Deuxičmement, ils les forcent ŕ boutonner leur blouse », a confirmé Abdou Salam Dčme.
« Hé toi lŕ, il faut boutonner complčtement ta blouse, avait lancé un soldat ŕ une fille. Un garçon était intervenu pour expliquer au militaire de la laisser. Le soldat l’avait injurié et l’avait qualifié d’insolent. Le garçon avait répliqué. Quand il a voulu l’attraper, celui-ci s’était échappé pour venir se réfugier ŕ l’école. Ils l’ont poursuivi jusque-lŕ et avaient voulu le conduire au camp. Un professeur était intervenu et ils l’avaient laissé », témoigne le Proviseur de l’établissement. « C’est aprčs qu’ils lui ont tendu un guet-apens au marché. Six soldats lui avaient attaché les deux mains, enfermé dans une chambre et l’avaient bastonné », a-t-il poursuivi.
Selon lui, il était parti hier matin ŕ la tęte d’une délégation composée du staff de l’établissement négocier cette situation conflictuelle avec le commandement du camp militaire de Thiaroye, quand les élčves avaient commencé ŕ lancer des pierres en direction du camp.
« Nous avons rencontré l’adjoint au chef du bataillon qui nous a reçus avec beaucoup de courtoisie. Il nous a affirmé qu’il n’a pas exigé des élčves le boutonnage de leur blouse ou de saluer par force ses soldats », a poursuivi Abdou Salam Dčme.
Les hommes du Lieutenant Ndiaye arrivés avec force sur la nationale 1 avaient réussi sans difficulté ŕ disperser les élčves qui avaient allumé des pneus sur la voie et avaient jeté des pierres pour manifester leur mécontentement. Par la suite, le Lieutenant Ndiaye s’était rendu chez le Proviseur du lycée et au camp du bataillon des parachutistes pour entendre les deux parties afin d’apaiser la tension.