
On décidait de tourner les tables vers les fenêtres, de regarder au dehors ces tours que l’on vivait du dedans. Alors parfois c’était bien normal d’y représenter en transparence les escaliers qui grimpent et même sa porte à soi avec son numéro. Mais le pari c’était de regarder l’arrangement des choses sous nos yeux. Comme certains murs cachaient des choses que l’on savait derrière, la tentation était grande de dessiner ce qu’on savait, ou encore d’imaginer dessus les créneaux d’un château, un engin terrible qui passe, le drapeau du Maroc – d’extrapoler. C’était dur de regarder simplement, de regarder vraiment. De constater une lampadaire qui se dressait exactement sur l’arrête d’un immeuble, de compter les paliers sous les bandes peintes des façades. C’était vraiment quelque chose à peindre ces grands murs comme des tableau dressés dans le paysage.
Souvenirs, en triant des dossiers au fond d’un disque externe.