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Que faire de 2 millions ?

Publié le 30 janvier 2009 par Marc Vasseur

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Que faire de 2 millions ?
Malgré la traditionnelle bataille d’épiciers, cette journée de mobilisation fut une réelle réussite. Cependant, vu la manière dont Sarkozy traite ceux qui n’arrivent pas à juguler les manifestants, on peut imaginer que les services du ministère de l’intérieur n’ont eu de cesse de tartouiller les chiffres pour minimiser l’affront fait à notre sainteté (ce n’est certainement pas le préfet limogé qui me démentira)

Mais au-delà des chiffres, 1 millions, 2 millions ou plus, une seule question se pose ce matin, que faire de cette marée humaine, quelles perspectives peuvent-elles être donnés pour faire face à l’ampleur de cette angoisse sociale ?

Une évidence, Sarkozy n’entend rien et promet, par la voix de ses pantins, au contraire de continuer ses réformes ; tout juste si il ne dit pas qu’il va accélérer leur rythme… c’est à ça aussi qu’on reconnaît l’homme de droite borné.

Hélas en face de cet autisme destructeur, quelles sont à ce jour les réponses apportées et par qui ? Si le mouvement social d’hier fut dense et compacte, ces réceptacles syndicaux et politiques offrent à l’inverse un émiettement et des rangs pour le moins clairsemés.

La division syndicale n’est pas nouvelle, cependant qu’on le veuille ou non, celle-ci est un avantage non négligeable pour l’exécutif en place, lui offrant toute latitude pour accentuer encore cette fragmentation à travers une volonté de négocier pour le moins douteuse et des accords tout aussi boiteux… Et même si l’unité était de mise hier, il y a fort à parier que ce front ne résistera pas longtemps tant les différentes centrales continuent à se regarder, en forçant le trait, en chiens de faïence.

A cette faiblesse structurelle et historique du syndicalisme français, s’ajoute désormais une offre politique (à gauche) pour le moins troublée et inaudible. Une présence résiduelle du PCF, un Parti Socialiste fort de ses baronnies et de ses élus mais manquant cruellement de militants et pour couronner le tout, une constellation de partis et rassemblements embryonnaires où chacun entend réunir sous sa bannière la gauche de la gauche.

La conjonction de ces deux phénomènes accentue encore davantage cette impression de vide. Aucun projet de société cohérent et crédible ne parvient à émerger… et ce n’est pas faire œuvre de mauvais socialiste que de dire que son plan de relance, du seul parti en mesure de représenter une alternance, n’a eu qu’un très faible écho auprès des citoyens.

Alors que faire ?

Peut-être appartient-il aux syndicats de se grandir un peu et oser des rapprochements structurels révolutionnaires pour offrir à ce mouvement social un espace de débats et de combats. Pour enfin négocier d’égal à égal avec le gouvernement et le Medef.

Sur la question des partis politiques… je n’ai rien à dire de particulier à la gauche de la gauche mais il me revient en tête ces mots de Lénine « le gauchisme, maladie infantile du communisme »… il y a quelque chose comme ça dans l’époque actuelle. Pour le PS, ma famille et même si certains en doutent, je crois qu’il est plus que temps de se remettre au travail. Pour l’heure, je ne suis pas certain qu’une motion de censure et un plan sans conséquence (nous ne sommes pas au pouvoir) ou faire feu de tout bois dans les manifs (c'est le minimun syndical non ?) soit à la hauteur des enjeux de demain et de la société. Hors de propos, quoique, y a-t-il un afflux d’adhérents ?

Alors ce matin, je suis dans l’expectative voire dans le doute et ce malgré une belle journée.


Sous les pavés, la plage mais la mer est encore loin... 


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