9'32/Pollock

On reconnaît la qualité d’une édition au nombre de titre que l’on convoite, aux parutions que l’on guète. Et encore à la qualité graphique de ses ouvrages. Cela reste vrai quand il s’agit d’édition numérique. D’abord du fond varié que l’on feuillette avec la sensation que pour chacun des auteurs la littérature est une exigence, une avancée sur des terrains curieux ; au sens fort, une aventure. Et aussi de l’ergonomie du livre promis à des lectures variées et donc conçu, développé en conséquence. De plus en plus souvent on découvre des textes que les impératifs commerciaux de l’édition papier interdisent à la publication. Des textes risqués, tentant des langages, des textes qui sont des formes en soi façonnés comme nous autres plasticiens soumettons à l’espace des œuvres tenant sur elles mêmes. Des textes rares qui s’imposent à votre chevet numérique (puisque l’on parle de veille numérique). Des textes qui se proposent encore d’être l’expérience spéciale d’une réalité qui toujours les précède mais qu’ils enrichissent singulièrement – à laquelle ils ajoutent.

Et là il y’a 9’32/Pollock. Armand Dupuy. Editions publie.net. Pollock juste au bout pour l’atteindre dans la fiction concrète qu’il représente et finalement le taire en soi. Pollock d’un seul trait par toues les énigmes qu’il convoque, quand bien même ce serait Pollock qui verse sa grole et qu’on y verrait mal l’objet qui en tombe. Tout ce qui le traverse, Pollock, pour nous atteindre, nous. Et peut-être comment nous nous atteignons par Pollock, figure et énigme.