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Les biocarburants présentent un bilan écologique médiocre

Publié le 20 août 2007 par François
L'utilisation des biocarburants ne permet pas toujours de limiter les émissions de gaz à effet de serre, et il serait plus efficace de conserver les milieux naturels en bon état, selon les conclusions d'une étude parue dans la revue "Science" et approuvée par la World Land Trust, une organisation de conservation des écosystèmes.
Le plus souvent, le bilan écologique des biocarburants d'origine agricole est critiqué sur la base de la comparaison entre l'énergie dépensée pour les produire et celle qu'ils fournissent. Le solde est généralement assez médiocre, voire négatif. En revanche, l'étude publiée dans "Science" a été élaborée différemment : il s'agissait de comparer les émissions de gaz carbonique économisées par les cultures d'agrocarburants et celles évitées par d'autres usages du sol.
Ainsi, la culture du blé pour faire de l'éthanol permet d'éviter, par la substitution au pétrole, entre 0,2 et 0,6 tonne de gaz carbonique par hectare et par an. En revanche, la conversion, aux Etats-Unis, de cultures en forêts de pins permet (par la croissance des arbres) d'économiser 3,2 tonnes de gaz carbonique par hectare et par an. Mieux vaudrait donc faire pousser des arbres que cultiver des céréales destinées à faire rouler des automobiles.
De son côté, la canne à sucre possède le meilleur rendement des agrocarburants existants : près de 2 t/ha d'émissions évitées. Mais c'est beaucoup moins que ce que permettrait d'économiser la transformation de cultures en forêt tropicale (entre 4 et 8 t/ha), et désastreux si la canne à sucre se développe par la déforestation (qui "coûte" près de 200 t/ha par an d'émissions).
Au final, constatent les chercheurs, si les responsables politiques veulent privilégier le bilan écologique, "ils seraient mieux avisés de se concentrer sur l'amélioration de l'efficacité énergétique des combustibles fossiles, de conserver les forêts et les savanes, et de restaurer les forêts naturelles et les prairies sur celles des terres qui ne sont pas nécessaires pour l'alimentation". Cette démarche présenterait de surcroît des avantages en matière de biodiversité et de santé des écosystèmes.
Source : Le Monde (17/08/2007)

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