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Pharmacies: petites lettres et profits juteux

Publié le 20 août 2007 par Kalvin Whiteoak

pharmacie_01.jpgTout le monde s’est habitué à voir ses primes de caisse-maladie augmenter d’année en année, la faute aux hôpitaux, la faute aux médecins, la faute aux consommateurs de médecine, la faute à pas de chance, la faute aux multinationales bâloises qui pratiquent en Suisse des prix de médicaments plus que prohibitifs en comparaison internationale.

Bref, pour 2008 on nous prédit une hausse plus que modérée, et les professionnels nous annoncent que quelles que soient les mesures qui seront prises, le coût de la médecine ne baissera pas, la faute à la pyramide des âges et au vieillissement de la population. On peut en penser ce qu’on veut, y compris qu’aucune volonté politique réelle n’existe pour les faire baisser, mais c’est comme ça.

Parmi les acteurs de la santé, il est une corporation qui ne se mouche pas du coude, les pharmaciens. Déjà qu’il ont une marge de plus de 38 pourcents sur le prix de chaque médicament, déjà qu’ils ont instauré en douceur la taxe de Fr. 8.65 pour le contrôle de l’ordonnance qui, rappelons-le, est établie par un médecin qui sait ce qu’il fait, on voit apparaître actuellement dans les petites lettres des décomptes d’assurance-maladie une toute petite mais toute nouvelle rubrique intitulée : "contrôle de contre-indication par Fr. 3.25" (décompte d’assurance INTRAS du 4 août 2008 à disposition pour tous ceux qui n’y croiraient pas ou qui voudraient contrôler l’information).

La nouvelle taxe fait donc monter le prix de la simple lecture de l’ordonnance (qui est certes un exercice périlleux vu l’écriture des toubibs) à Fr. 11.90. Et ceci est valable même lorsqu’aucun contrôle n’est effectué, comme dans le cas qui nous occupe, le médicament étant pris depuis plusieurs années, prescrit par le même médecin et acheté dans la même pharmacie sans aucun changement dans le traitement. Si l’on extrapole que cette pharmacie lit 100 ordonnances au minimum par jour, la lecture seule lui rapporte presque Fr. 1′190 par jour ou pas loin  de Fr. 30′000.– par mois.

Il y a plus que de quoi payer son loyer avec ce genre de pratique cartellaire scandaleuse et avalisée par les politiques, car elle ne repose dans 99% des cas sur aucun contrôle effectif. Reste ouverte la question de savoir s’il appartient à un pharmacien de contrôler une prescription médicale, ce qui n’est déjà pas évident à trancher. Et qui paye ? nous, voyons.


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