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Le chef d'orchestre à la baguette de bambou

Publié le 01 février 2009 par Cyrilboyer


Il y a 10 jours, j'ai mis les pieds pour la première fois au Théâtre National du Luxembourg. J'avais déjà pratiqué le théâtre des Capucins, le Grand Théâtre, le (minuscule) théâtre du Centaure que si tu ne fais pas attention tu crois que c'est la cuisine du restaurant chinois d'à côté, et je m'imaginais que le TNL, vu son nom, serait plutôt de la catégorie des deux premiers que de celle du troisième. Hé bien, je ne sais pas si c'est la pièce qui voulait cela, mais je crois que les 80 spectateurs que nous étions remplissions la salle. En fait de salle, d'ailleurs, c'était plutôt un espace vide, entouré de bancs sur 3 étages. Et, en fait de pièce, c'était plutôt une lecture, avec un accompagnement bruitiste plus ou moins désagréable et une mise en scène pour le moins minimaliste.
Nous sommes allés voir "Le Chef d'Orchestre à la Baguette de Bambou", titre sybillin puisque le chef d'orchestre n'est autre que notre Grand Duc, enfin quand je dis notre, je surtout veux dire le leur, à qui l'unique personnage de la pièce, un africain dénommé Mwayé (et pas Moïen), adresse une longue lettre pour lui demander la nationalité luxembourgeoise. En échange de quoi il lui offre une baguette de bambou pour mener son peuple. Enfin, si ça se trouve, c'est de Jean-Claude Juncker qu'il parle, parce qu'il l'appelle "Monsieur le Président du Luxembourg".
Il y avait des passages vraiment drôles, notamment sur l'intégration des voitures au Luxembourg, plus aisée que celle des humains, bien qu'elles soient toutes étrangères. D'ailleurs, Mwayé remarque que les informations locales commencent par la liste des accidents de voiture, et pas par la liste des personnes qui sont mortes. C'est dire si on accorde une importance plus grande à la tôle qu'à la chair humaine. La remarque sur l'africanisation du drapeau grand-ducal est également bien trouvée, comme le concept d'exultation intérieure permanente qui caractérise les habitants du coin. La moquerie étant d'autant plus savoureuse qu'elle n'est pas l'auteur d'un expatrié ironique (suivez mon regard) mais d'un auteur local consacré.
Après, j'ai été plus perplexe sur l'accent africain à la Michel Leeb, car Mwayé est évidemment joué par un acteur aussi luxembourgeois que blanc. Et il y avait bien une ou deux longueurs, notamment les passages sur les cours de langue, les matches de foot ou la fête du vin, ce qui en une heure de temps est un peu décevant.

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