En dépit de l’antienne bien connue de Christian Baudelot et Georges Establet – «Le niveau monte» dont la lecture de quelques «bonnes feuilles» a amplement suffi pour que je fasse ma religion sur cet inepte dithyrambe : de bonnes louches de lait d’beu ! – il est évident que c’est l’inverse qui se produit. Et ce n’est certainement pas un article récent du Figaro : Zéro en dictée pour deux lycéens sur trois qui me fera changer d’avis !
L’initiative de la dictée proposée à un échantillon représentatif – 1348 lycéens de seconde - revient à l’association «Sauver les lettres» qui regroupe des professeurs de lettres militant pour un retour à un enseignement plus traditionnel de la grammaire et de l’orthographe.
Vous pensez bien que la très puriste mémé Kamizole ne peut que soutenir une telle démarche qui s’inscrit bien évidemment dans sa rubrique : «défense et illustration de la langue française».
Or, l’article du Figaro nous apprend qu’une étude de la Direction de l’évaluation et de la prospective (DEEP) a comparé sur 20 ans l’évolution des compétences des élèves en fin de primaire - enquête «Lire écrire compter». S’il s’agit de la même récente évaluation nationale, menée en CM2 en janvier 2009 – sur l’ensemble du programme de l’année ! - à l’avenir, les résultats seront forcément biaisés !
Toujours est-il que, contrairement à une enquête similaire menée en 1998, les résultats de 2007 sont catastrophiques, notamment s’agissant des élèves les plus faibles : «deux fois plus d’élèves se situent en 2007 au niveau de compétence des 10 % d’élèves les plus faibles en 1987»…
Même constat s’agissant de la dictée proposée par «Sauvons les lettres» : pour le même texte d’une dizaine de lignes - tiré du roman de Clare Etcherelli «Elise ou la vraie vie» - Le Figaro nous apprend que le nombre d’erreurs a augmenté en moyenne de 10,7 en 1987 et 14,7 en 2007. Le pourcentage d’élèves qui faisaient plus de 15 erreurs est passé de plus de 26 % il y a 20 ans, à 46 % aujourd’hui !
Ce sont principalement les erreurs grammaticales qui ont augmenté. Quelques exemples parmi d’autres : 87 % des élèves savaient à l’époque conjuguer le verbe tomber, ils ne sont que 63 % aujourd’hui. Quant à la conjugaison du verbe voir, le taux de réussite passent (sic !) de 61 % à 44 %».
J’ai laissé intentionnellement la «fôte» de conjugaison commise par la journaliste… Si je devais relever toutes celles qui s’affichent sur mon écran à la lecture de nombreux articles de différents titres, je ne ferais plus que cela !
Je ne suis pas moi-même à l’abri… Je suis parfois stupéfaite des horreurs qui sortent de mes petits doigts ! Je consacre beaucoup de temps aux relectures et n’hésite jamais à faire un tour dans les dictionnaires, grammaires et autres Bescherelle, sans oublier un excellent «pièges et difficultés de la langue française» à défaut d’un Grévisse - pour la grammaire - que mes petits moyens ne me permettent pas d’acheter.
Depuis ma plus tendre enfance, écrire a toujours été ma passion. Plus je vieillis, plus j’essaie d’épurer mon style, le rendre fluide, éradiquer toutes les lourdeurs, le rendre le plus directement compréhensible. C’est un vrai travail mais il me plait et j’estime qu’ayant choisi de tenir un blog – par essence public – celui-ci est en quelque sorte une «vitrine» et qu’il ne s’agit pas seulement d’y exprimer des idées mais qu’elles le soient de la meilleure façon possible.
C’est dire si j’avais été fort colère à la lecture d’un commentaire sous un de mes articles : «tant de «fôtes dans un blog du Monde»… piquée dans mon amour-propre (le sale, je n’en parle pas !) je m’étais livrée à une relecture fort serrée : deux petites fautes de frappe que je ne me suis même pas donné la peine de corriger…
J’en avais conclu que ce lecteur si méprisant devait avoir quelque problème avec l’orthographe et la conjugaison !
Pour en revenir à l’Education nationale - selon le minis-tère - la réforme des programmes de l’enseignement primaire mise en place par Xavier Darcos avait pour ambition et projet de recentrer les programmes sur les «fondamentaux» :
«D’autant que les plus touchés sont les enfants des catégories sociales les plus défavorisées.». Pas question, bien au contraire, de lâcher sur l’orthographe et la grammaire : clairement, le ministère affiche sa volonté de retrouver chez les écoliers un meilleur niveau d’orthographe. «En deçà d’un niveau de respect de la langue française, il n’y a plus de compréhension possible !» martèle Jean-Louis Nembrini. directeur général de l’enseignement scolaire.
Las ! Xavier Darcos est l’exemple type du parfait «pompier pyromane» !
Ce n’est pas en diminuant de manière imbécile les heures d’enseignement (avec la suppression du samedi matin, non compensée) ni de surcroît en supprimant, année après année, le nombre d’enseignants par dizaine de milliers, avec de surcroît la disparition programmée des «RAZED» : enseignants spécialisés affectés aux élèves en difficulté ! que le niveau risque de s’améliorer d’ici longtemps…
Puisque la «chaussure» devient le symbole de la contestation, il faudrait qu’elle soit portée par un (des) pied(s) fort énergique(s) qui les appliqueraient au bon endroit : ouste ! du balai ! Marre de cette équipe de Tartuffes, bouffons et autres Pieds Nickelés. Qui ne pensent qu’à «gratter» sur tous les budgets, sans nul égard pour le «bien commun»…
Puisqu’ils sont rien moins que républicains, le bonnet phrygien ne pouvant leur convenir, coiffons leurs têtes du… bonnet d’âne !