Avant le préfet et le directeur de la police de la Manche, il y a eu d'autres victimes de la colère de Sarkozy. Rappel.
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Septembre 2008, «l'affaire Clavier»
Dominique Rossi, le «premier flic de Corse», est viré pour sa gestion de l'intrusion de militants indépendantistes dans la propriété de Christian Clavier, à Porto-Vecchio. L'acteur, ami intime de Nicolas Sarkozy, passe un coup de fil au Président, qui, selon un proche, «pète un plomb». Muté à l'IGPN (la police des polices), Dominique Rossi déclare quelques jours plus tard avoir «fait son boulot» et n'avoir «rien à se reprocher». L'opposition dénonce un «fait du Prince».
Janvier 2008, un fonctionnaire pas assez zélé
Yannick Blanc, directeur de la police générale de la préfecture de police de Paris (DPGPP), est démis de ses fonctions et mis au placard le 16 janvier 2008. Il paye une interview accordée au «Monde» un an et demi auparavant, dans laquelle il contredisait les chiffres de régularisations du ministre de l'Intérieur Sarkozy. Le futur président lui avait alors infligé un démenti cinglant, affirmant que «tous ceux qui parlent de chiffres aujourd'hui parlent de sujets qu'ils ne connaissent pas». A l'origine également de ce renvoi, des objectifs d'expulsions non tenus.
Juillet 2006, Genestar renvoyé pour une photo
Dans un autre registre, le licenciement d'Alain Genestar, directeur de la rédaction de Paris Match, témoigne aussi de l'interventionnisme parfois exacerbé de Nicolas Sarkozy. Dans son livre «Expulsion», Alain Genestar raconte comment la parution, en août 2005, d'une photo de Cécilia Sarkozy en compagnie de Richard Attias a provoqué la colère du ministre de l'Intérieur. Nicolas Sarkozy aurait alors, selon Genestar, décidé «d'avoir sa tête». Ses rapports avec Arnaud Lagardère, propriétaire de Paris Match et ami personnel, semblent avoir facilité les choses. Le 1er juillet 2006, Alain Genestar est licencié.