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Le sillon de Talbert

Par Preguer

Champs de choux-fleurs devant le sillon de Talbert
Deux rivières, le Trieux et le Jaudy, dont les estuaires parallèles sont distants d’une petite dizaine de kilomètres. Des rias, comme on dit dans les mots croisés. Un pont enjambe chaque rivière, l’un à Tréguier, l’autre à Lézardrieux. Entre les deux, la route forme la frontière sud de ce que l’on nomme ici « La Presqu’île ».

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Entre deux estuaires ainsi rapprochés, il se passe toujours quelque chose de magique : l’île Callot entre la rivière de Morlaix et la Penzé, Plougastel entre l’Aulne et l’Élorn, l’île Tudy entre la rivière de Pont-L’abbé et l’Odet… Ici, c’est le sillon de Talbert, tout au nord de cette « Presqu’île », un cordon de galets qui file vers le large sur trois bons kilomètres.
Alors bon. Vu d’avion, c’est spectaculaire. Mais en vérité, comme on ne prend pas l’avion tous les jours, le sillon de Talbert, on ne le voit pas. Vous pouvez simplement IMAGINER que vous êtes sur un cordon qui file vers le large. C’est l’idée d’être ainsi perdu sur un chemin en pleine mer qui est spectaculaire. Alors, ce n’est peut-être pas la peine d’aller déranger les oiseaux pour un mirage.
Heureusement pour les oiseaux, les promeneurs sont soumis à une sélection naturelle impitoyable. Au début, ça va. On marche sur un sentier de sable, bien sagement balisé de ganivelles. C’est confortable. Imperceptiblement, le chemin prend un air plus sauvage. Mine de rien, on se retrouve sur un terrain de galets, instables sous le pied. La marche devient chancelante, chaque pas fait vibrer toute la jambe, le pas se fait court et incertain. Les chevilles ne sont pas les seules à souffrir. Les cuisses ressentent aussi, plusieurs jours après, les trois kilomètres de marche sur les galets. Plus le retour.
Le tas de galets commence à devenir impressionnant. On commence à sentir la longueur. Vu la hauteur des laisses de mer sur la crête, il ne doit pas rester grand chose à marée haute. Peut-être même que ça bouge, peut-être le sillon se met-il à flotter pendant quelques instants, peut-être se déplace-t-il de quelques centimètres d’un coup. Peut-être un jour va-t-il être emporté, galets, oiseaux et promeneurs compris.
Tout au bout du sillon, encore un sillon. De sable cette fois. Une langue de quelques dizaines de mètres, du sable brun, doux et grossier à la fois. En face, un îlot du même sable. L’endroit apparaît serein, après l’âpreté du chemin. On a l’impression d’être arrivé sur la Lune : un moment de répit magique après un voyage périlleux et avant un retour incertain.

PS. Attention aux oiseaux. Il paraît que des sternes fond leurs nids cachés dans les galets… Respectez les consignes et évitez d’y aller en période de nidification.

Plus de détails sur le site du Conservatoire du littoral.

Voir les triptyques du sillon de Talbert sur Photolegende.com

Champs de choux-fleurs devant le sillon de Talbert

Champs de choux-fleurs devant le sillon de Talbert

Champs de choux-fleurs devant le sillon de Talbert


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