Turisas et DragonForce à l'Elysée Montmartre

Turisas et DragonForce א l’Elysיe Montmartre

Publiי le 03/02/2009 imprimer envoyer א un ami A A+ A++

Insurgeons-nous, metalleux chevelus et autres adeptes du headbanging !
Mais depuis quand est-ce que les concerts d'obscurs groupes de metal sont complets ?? Depuis quand est-ce qu'on ne distingue plus les fans de Britney et de Slipknot ?? Depuis quand est-ce que la moyenne d'גge fait passer les musiciens pour des auxiliaires puיricultrices??
Que je vous le donne en mille: c'est l'effet fashion de divers buzz rock destinיs aux plus jeunes d'entre nous, avec en tךte les trטs cיlטbres jeux vidיo vous mettant dans la peau d'une rockstar.

Voilא pourquoi on ne s'יtonne plus de trouver un public si יclectique piיtinant dans la file de l'Elysיe Montmartre pour le concert א guichets fermיs des Britanniques de DragonForce, avec Turisas en premiטre partie. Entre les jeunes et imberbes amateurs de metal qui n'attendent que leurs parents et lesdits parents א l'air rיsignי, ou les fans au visage dיcorי de rouge et noir, le retard א l'ouverture de la salle a tout d'une mise en bouche.

Le dיbut de la prestation de Turisas promet, le public semble plus qu'acquis א leur cause. Les drapeaux finlandais s'agitent au rythme du battle metal du sextuor. Voilא donc une heureuse dיcouverte, les titres s'יgrטnent, et chacun est plus jouissif que le prיcיdent. « Battle Metal », « The Messenger », « One More » ou de faחon trטs surprenante « Rasputin » (oui, oui, celui de Boney M.) n'ont rien de l'יniטme groupe א l'air de dיjא vu. L'accordיon est prיsent, tout comme le violon, donnant une גme particuliטre א la musique, un mיlange d'יpique, de celtique voire de gypsy par certains moments, qui est atrocement enthousiasmant. Le groupe ne se prend pas du tout au sיrieux, leurs gros sourires de vikings deviennent contagieux et le lien avec le public se crיe lors d'une longue tirade sur la qualitי de la biטre de supermarchי.
On s'attarde avec bonne humeur sur leurs costumes de scטne, un mיlange d'ostrogoth et de Braveheart au maquillage rouge et noir, CQFD.

Aprטs quarante (trop courtes !) minutes de performance et trente de pause, le groupe qu'on est tous venus voir apparaמt ! Pantalon de cuir pour les uns, dיbardeur noir pour les autres, et longue chevelure pour tout le monde, l'arrivיe se fait sur de la musique יlectronique avec lumiטres bleues et effets de fumיe en arriטre plan de la trטs imposante batterie א double grosse caisse : attention les yeux !
Finalement, l'une aprטs l'autre, les chansons se ressemblent et notre ennui croמt de note en note. Constante est la mauvaise qualitי des balances oש la voix de ZP Heart est א peine audible, chaque membre du groupe s'efforחant de nous montrer tout ce qu'il sait faire et le public יtant יtonnamment peu rיceptif. Parfois, un dיtail attire notre attention, comme le grunt du bassiste Frיderic Leclerq ou la prיsence scיnique hilarante א souhait du claviיriste Vadim Pruzhanov, teintיe d'un soupחon d'humour anglais. Parfois, un dיtail arrive aussi א nous distraire, comme le jeu de lumiטres, trטs travaillי et assez spectaculaire. « Reason to Live », « Fury of the Storm », « Soldiers of the Wasteland » ou le nouveau « The Warrior » font partie des meilleurs titres de la setlist, agrיmentיe de petits clins d'�il destinיs aux fans, comme « The Last Journey Home », illustrant la plus rיcente vidיo du groupe.

Entretemps, l'assistance s'occupe comme elle peut, la jolie accordיoniste de Turisas se prךte au jeu des photos dans la salle et DragonForce s'יchine א chauffer son public au-delא des trois premiers rangs.
On aura mךme droit א un intermטde purement instrumental, clavier plus accordיon, le temps de se reposer.
Maintenant, le niveau technique du groupe ne dיחoit pas. Heart a une des meilleures voix metal depuis Iron Maiden, les autres membres du groupe sont seulement impressionnants, et en rajoutent un peu pour le show (on saura qu'ils savent aussi jouer de la guitare avec la langue…).
Le clou du spectacle est finalement « Through the Fire and Flames », que tout le monde attendait. Et finalement, le public se dיchaine, ce que le groupe attendait.

Quand les lumiטres se rallument, l'enthousiasme des moins de 14 ans est lא (« Comment c'יtait trop de la balle, maman! ») et le pincement au c�ur aussi : le groupe n'a pas יtי א la hauteur des attentes. Reste la belle dיcouverte des Finlandais de Turisas qui auront su, eux, nous rיchauffer le c�ur et les cordes vocales par cette froide soirיe.
Anne Idem

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