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La droite française en plein flou idéologique

Publié le 03 février 2009 par Pierre

président sarkozySouvenez-vous : depuis la prise de pouvoir de Nicolas Sarkozy à la tête de l’UMP en 2004, il était devenu courant de dire que la droite française avait réussi à structurer une vision cohérente de la société, une approche globale de ses problèmes, bref, une idéologie et un discours adaptés aux temps modernes. De son côté, la gauche, archaïquement engluée dans ses éternels débats entre sociaux-démocrates et sociaux-communistes, s’était progressivement décrédibilisée et coupée du peuple.

Il est vrai que, depuis 1983 et le tournant de la rigueur, le PS n’a jamais réussi à affirmer un projet de société clairement formulé, argumenté et assumé. Mais que dire de la situation actuelle de l’UMP ?

Nous évoquions dans un précédent article les nombreuses contradictions de la politique sarkoziste. Si ces contradictions sont probablement en partie collatérales d’une manière de gouverner, elles sont également le signe d’une perte de repères assez profonde.

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L’émergence durable et admise par tous de deux crises majeures du système libéral actuel (crise de la surabondance du crédit induisant une crise économique à court terme, et crise environnementale laissant présager de nombreuses catastrophes écologiques, humaines et sociétales à long terme) interroge évidemment sur la place de la puissance publique dans la régulation des systèmes économiques et des comportements collectifs.

Le politicien UMP se pose aussi forcément des questions. Que faire ? Relancer la consommation ou aider les entreprises à se moderniser et investir ? Oui, mais avec quel argent ? Continuer à faire maigrir l’Etat et ainsi poursuivre son spectaculaire recul dans la structuration et le fonctionnement des territoires (en témoignent les fermetures de tribunaux, d’hôpitaux, la délégation de la gestion des routes aux départements, les baisses de moyens et d’effectifs dans les secteurs de l’éducation et de la santé, et les nombreuses libéralisations : chemin de fer, Poste et télécoms, énergie…) ? Reste alors une question angoissante : comment réguler un système en crise quand on se prive chaque jour davantage de ses leviers d’actions et que l’on a, avec l’Europe, l’obsession de la maîtrise des déficits publics ?

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La réponse du gouvernement (1) est significative : face aux multiples (et légitimes) protestations catégorielles, face aux mouvements de la rue, face aux grèves et aux manifestations, on entend les mêmes formules : « le gouvernement ne va pas reculer devant la rue, il faut moderniser le pays, nous allons poursuivre le rythme des réformes, blablabla… ». Mais réformer pourquoi ? Pour aller où ? Pour répondre à quelles questions soulevées par les crises actuelles ?

Face à ce vide intellectuel et idéologique, il est évident que le PS a aujourd’hui un boulevard devant lui. Le contexte économique, politique, écologique et social est propice à sa vision du monde, la droite est perdue… en plus de ça, Obama lui mâche le travail ! Alors, que demander de plus ?

Frédéric

(1) Ne parlons pas du plan de relance, qui n’est qu’une compilation d’engagements budgétaires déjà connus, et le remboursement de dettes de l’Etat auprès des collectivités locales.


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