Magazine Poésie

quelques instants.

Par Plouf

Le sang qui coule dans mes veines n'est plus mon sang,
-ce liquide rougeâtre qui transporte oxygène et nourriture-
C'est un porteur de malheur, un condensé d'ennui.Le temps
m'est compté au hasard de ces rencontres! Méchant
et vile, il pénètre chaque cellule et distribue à chacune
sa part de mort! Mon armée est tombée sous les armes enemies:
je suis dans le cirage, j'ai perdu mes amis; et mes fameux guerriers
qu'on surnomme les T sont des chevaux de troie qui propagent le mal!
Ce fleuve corrompue diffuse la menace, et mon corps se glace
j'ai peur! Peur de cette nuit, quand, à l'horizontale je sens ses embuscades...
Rien ne peut me sauver sinon une bonne âme, mais je suis fatigué...
J'ai pleuré tout le jour, à chaque bruit qui sonne, je sursaute et je saute,
un frère, un ami, qui oublierait sa haine pour sauver l'impi?
C'est la source première qu'il me faut attaquer, force d'action rapide
prompte, qui vienne à mon chevet; L'urgence est de mise, car le glas est sonné.
La moelle de mon corps est l'usine du mal fabrique des zombies ;
ô triste simulacre, la déraison me touche, la défaite est acre!
J'ai cru à mon histoire, et puis le jour J, comme en Normandie
là j'y ai cru très fort, de voir des alliés me rejoindre au front,
Hélas la victoire a tardé, la fin m'est annoncée et je n'ai plus d'espoir!
C'est le noir le vide, et ici je m'acharne, chaque heure m'est comptée.
Où es tu Colonel toi qui a soulevé dix mille vingt mille combattants?
Où est donc ce brigand qui m'aurait gracié?Hélas! Je n'y ai plus pensé.
j'ai connu l'autogreffe, mais, tristes sires, passés à l'ennemi...
Il ne reste que toi.Que pourrait -je survivre, quelques jours,
des semaines de vie manquent à mon courage
et je te voudrais là , mon frère, celui que j'ai aimé,
dans l'innocence d'une enfance triste et rebutée!
toi, celui qui m'a trahit , deux fois, rejeté, anéanti...
Oui toi, ma seule chance, mon seul espoir;
Ta moelle est mon sarment ; certes, j'ai un enfant
il ne me parle plus, j'ai douté et je doute encore,
les gènes compatibles... qui croire? Cette femme?
La mauvaise vie a corrompu l'enfance et,
à vingt ans, qui croire? Il est en déraison,la rupture ultime,
est-ce mon fils? Mais que les mots sont durs!
J'en doute aujourd'hui, et cette mère que l'on nomme la Mort
peut guérir tous mes maux, échec ultime d'une souffrance vaine!
J'ai renoncé enfin! Le goutte à goutte s'est arrêté, la poche est vide;
le silence a continué longtemps dans ma mémoire décédée.
Je suis vaincu.Et seule a subsistée la succion vampirique ,
mesure mathématique , fiche anthropométrique
caryotype, antigènes et anticorps de souris...
Tout se mélange dans ma tête et mon corps vacille,
encore une fois, une dernière fois; demain ne sera plus.


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