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Immobilier : “Arrêtez les conneries” dit le notaire

Publié le 03 février 2009 par Letuyo

Immobilier : “Arrêtez les conneries” dit le notaire

A Nice, la crise immobilière sinistre aussi ceux (trop ?) souvent jugés comme « nantis » : les notaires. Une profession qui pousse son coup de gueule et avance ses solutions.

Jean-Jacques Hermant « ne pratique pas la langue de bois ». Et il le prouve. Une semaine après avoir lancé son « Je suis en colère » dans les colonnes de Nice-Matin, le président de la chambre des notaires des Alpes-Maritimes a convoqué la presse pour « éclairer un public légitiment inquiet » face à la crise économique… et immobilière. Un sérieux effort de communication pour une profession qui encaisse de plein fouet la baisse du nombre de transactions immobilières !

Encore des « cigales de l’immobilier »

Le notariat : voilà une nouvelle famille de « cigales de l’immobilier » souvent oubliée, et qui elle aussi a fini de chanter. Dépassant timidement la centaine à la fin des années 1990, le nombre de cabinets d’études notariales atteindrait les 250 dix ans plus tard sur la Côte d’Azur, selon les estimations de Jean-Jacques Hermant. Comme pour les agents immobiliers ou les promoteurs, ces braves gens se trouvent bien dépourvus une fois la crise survenue. « Il faut s’attendre à une réduction de 20% à 30% des effectifs dans nos cabinets » annonce le « patron » des notaires azuréens. Pire encore, « des cabinets vont certainement fermer ». Ceux-là même qui revendiquent une certaine éthique n’auraient-ils pas préparé le retournement d’un marché cyclique par nature ? « Bien sûr que nous avons provisionné pendant les années fastes… mais là, la chute et trop rude ! ».

Jean-Jacques Hermant n’en est d’ailleurs plus à « crier au secours », comme il l’explique lui-même, mais demande plutôt « d’arrêter les conneries ». Et chacun en prend pour son grade. Le gouvernement tout d’abord : « Il faut arrêter de taxer à ce point l’immobilier et les plus-values immobilières, et généraliser l’accès aux dispositifs de défiscalisation de type Robien, Borloo et Scellier ». Les banques, ensuite : « Elles ne jouent pas leur rôle ! La Banque Centrale Européenne a fortement réduit ses taux directeurs, les établissements bancaires doivent donc baisser leurs taux d’intérêt et assouplir les conditions d’octroi de prêt. » Le conseil général, enfin : « Pour relancer l’activité, il doit diminuer les taxes foncière et d’habitation, et pour cela mieux cibler ses investissements ». A l’heure même où le Département peine à boucler son budget, ce genre de vœux pieux prête à sourire… Jean-Jacques Hermant conclut : « N’oublions pas que le citoyen français et l’un des plus taxé d’Europe lorsqu’il vend sa maison ».

Une charité bien ordonnée

Comme charité bien ordonnée commence par soi-même, les notaires des Alpes-Maritimes sont prêts à montrer l’exemple : « Oui, nous devons nous aussi participer à l’effort de solidarité, et nous sommes prêts à diminuer nos frais pour aider à la relance ». Leur président, qui « en ce moment laisserait bien sa place à un autre, mais assumera jusqu’au bout ses responsabilités », se revendique ouvertement « iconoclaste ». « Pour relancer le marché immobilier, il faut laisser les actifs revenir en centre-ville… Et pourquoi pas créer une taxe sur les résidences secondaires, ou fixer des quotas, comme en Suisse, pour ce genre d’investissement ». « Le BTP est l’un des premiers pourvoyeur d’emplois dans la région, il faut trouver des solutions ! ». Personne ne le conteste.


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