Magazine

La poésie mise à mort à Bordeaux

Publié le 03 février 2009 par Cetaitdemainorg
A la mairie de Bordeaux, il est toujours cinq heures de l'après-midi, entre sol y sombra, quand le sang de la mort coule dans l'arène de l'indifférence. Là, c'est la poésie qu'on tue, d'un trait de plume technocratique au bas d'un rapport financier. Le théâtre des Tafurs, qui porte haut la mission nationale du Printemps des poètes via sa manifestation Demandez l'impossible, voit sa subvention municipale fondre de 25 000 € à 10 000 €. Les 6000 € prévus au titre de la politique de la ville sont par ailleurs menacés. Dans ces conditions, le festival poétique annoncé pour le mois de mars 2009 risque de ne pas avoir lieu. Une catastrophe pour tous les partenaires du projet, écoles, collèges, lycées, bibliothèques, structures associatives de proximité et j'en passe. Une mise à mort du verbe affranchi de toute langue rampante où flamboie la liberté singulière des êtres singuliers que nous sommes tous dans cette époque au hachoir économique. Pour mémoire, je rappelle qu'en dix ans le théâtre des Tafurs porté à bout de bras par François Mauget a invité des poètes français et étrangers tels que Franck Venaille, Eugène Savitzkaya, Frankétienne, (nobelisable), Mahmoud Darwich et Abbas Beydoun... Plus de cinquante spectacles ont séduit les spectateurs bordelais dans toute leur diversité et certains ont retenti bien au-delà de nos murs, à Paris ou dans le Maghreb. Cher lecteur, mon ami, mon frère, il y a péril en la demeure de la poésie, elle qui garde ouvertes portes et fenêtres aux coeurs ardents ou mélancoliques. Si on assassine la poésie, c'est notre âme qu'on assassine, c'est notre pensée tout en brisures de sorcières, insaisissable pour qui a le regard bas, apprivoisée pour qui goûte à la saveur partagée des joies et des larmes. Et pensez aux enfants, engagés dans certaines écoles avec leurs semelles de vent ! Que penseront-ils du monde des adultes si on leur vole leur fête de la poésie à cause de quelques picaillons qui ne trébuchent même plus ? Où que vous soyez, à Bordeaux ou ailleurs, je vous invite à faire circuler cette information qui met mon coeur en berne, auprès de vos amis, de vos médias, de vos administrations municipales. La poésie est une arme chargée de futur. Entrons en résistance !

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Cetaitdemainorg 47 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte