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La truie qui file

Publié le 05 février 2009 par Paristoujoursparis

Le musée Carnavalet conserve dans ses collections une enseigne animalière très amusante : « la truie qui file ». Cette sculpture de pierre figure cet animal tenant une quenouille pendant que ses petits la tètent goulûment. Au XIXe siècle, elle ornait encore le n° 87bis de la rue Saint-Antoine et en fut retirée après l’incendie de l’immeuble en 1868. D’éminents historiens se sont penchés sur l’origine de cette image, et l’un d’eux a trouvé la mention dans le terrier du roi, au début du XVIIIe siècle, d’une enseigne de la « louve qui file » à cet emplacement. Il ne peut faire aucun doute qu’il s’agit d’une erreur d’interprétation. L’enseigne présentée au musée représente bien une truie. On a longtemps cherché la légende parisienne qui serait à l’origine de cette représentation sympathique, en oubliant qu’il en existait plusieurs tant en France qu’en Angleterre depuis le XIVe siècle, qui servaient d’enseignes à des aubergistes, marchands de draps ou tisserands.

En réalité, cette image, toute symbolique, est celle de la maternité aimante et travailleuse, et de légende, point n’existe.

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La truie qui file de la rue de la Cossonnerie…

Une autre image provenant de l’angle formé par la rue Pierre-Lescot et celle de la Cossonnerie serait conservée au musée de Cluny. Elle servit à une aimable coutume en usage à l’époque de la mi-carême. Après quelques libations, des jeunes gens désignaient un garçon et une fille et les hissaient sur leurs épaules, puis se rendaient devant l’enseigne. Là, les deux infortunés devaient baiser respectueusement l’image puis, aussitôt, se cracher au visage car seule la truie devait être honorée.
Si des inconscients préféraient s’embrasser la figure, ils étaient aussitôt déculottés et fouettés devant la foule.

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Et sa libre interprétation en gravure…

Une autre coutume tout aussi sympathique était observée par le chapitre de Notre-Dame. Sur le parvis de la cathédrale avait lieu chaque année, pour marquer la fin du carême, le marché aux « bacons » mot qui désignait autrefois le porc et que nos amis d’outre-Manche n’ont pas oublié. On profitait de l’occasion pour bénir un jambon et les membres du chapitre participaient à un repas « baconnique » constitué exclusivement de porc.


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