Chacun aura son appréciation personnelle sur la longue intervention du Président de la République quant aux idées émises, aux solutions envisagées ou proposées. Sur la forme, il semble difficile de déclarer l’exercice de mauvaise facture : la prestation a été techniquement bonne. Pas question de revenir sur le fond, chacun ira lire dans son journal préféré les extraits choisis, les passages « zoomés » les éditos louangeurs ou critiques etc. L’intégralité du propos est facilement consultable sur de nombreux sites, pour ceux qui veulent être réellement informés.
Laissons ici simplement transparaître l’expression d’un certain « amusement » à l’écoute des commentateurs TV patentés en service tout de suite après l’intervention, en direct. Quand on écoute ces observateurs, -ils sont tous également dans des rédactions de presse écrite- après avoir entendu l’intégralité de la prestation, on se demande vraiment si nous avons vu les mêmes images et entendu les mêmes propos.
Confrontés à l’évidence de la rediffusion d’un extrait sur un point bien précis, ils persistent et signent en déclarant que Sarkozy dit tellement de choses contradictoires qu’il est bien difficile de faire le tri. Ils en reviennent sans vergogne à des déclarations antérieures en s’écartant complètement du factuel pour détourner l’attention des déclarations du jour, lesquelles font pourtant l’objet de l’émission. Les allocations familiales … pas entendu, tranche d’impôt supprimée … pas entendu etc. Un rapport avec le pouvoir d’achat ? … Aucun ! Il n’a pas parlé du SMIC ! etcIl est bien normal de rechercher des contradictions dans des discours successifs, mais il serait logique de ne pas gommer complètement, une nouvelle proposition, une nouvelle orientation, ou même un changement de cap pour raison de « crise » mondiale. Figée … il faut que l’image demeure figée. Certains dénoncent même l’archaïsme de la posture sans se rendre compte du leur !
J’ai la triste sensation que la langue de bois devient un exercice très maîtrisé par les observateurs quand elle semble quitter petit à petit les politiques. C’est assez inquiétant. Ces attitudes sont de moins en moins appréciées par nos concitoyens, elles ne sont pas étrangères au désamour ambiant pour les journalistes, à la ruée vers d’autres espaces d’information. Une récente enquête d’opinion montre à l’évidence le fossé qui se creuse entre les journalistes et ceux qui les écoutent ou les lisent.
Qu’un opposant n’entende pas une proposition, une remarque, un argument, -il le gêne dans son action militante- , on peut le comprendre et l’admettre. Qu’un journaliste, lui aussi se montre sourd, aveugle, complètement sélectif, voir manipulateur sur une déclaration qui vient de se produire, alors qu’il est là pour là commenter, c’est une autre affaire.
La presse Française est en difficulté, c’est à peine étonnant. On pourrait attendre du chroniqueur ou de l’éditorialiste un minimum. Par exemple qu’il dise tout simplement, le président a dit ça et ça et ça, ces allégations sont à mon avis fausses pour telles et telles et telles raisons. Notre attente se porterait sur des argumentations véritablement contradictoires et motivées. Pourquoi faire semblant de ne pas avoir entendu ou de nier le propos en le remplaçant par un autre ?
éééé
éééé