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Bilatérales : un destin commun

Publié le 06 février 2009 par Kalvin Whiteoak

A l’initiative de quelques blogueurs de Suisse alémanique, un blog à l’occasion de la votation sur les bilatérales de dimanche 8 février 2009 a été mis en place, le”Bila-Blog“. Les contributions d’un peu plus de 20 blogueurs en allemand, français et même anglais s’y trouvent. Même si toutes ces contributions sont favorables au oui dimanche, elles émanent à la fois de politiciens chevronnés, de professeurs ou de blogueurs sans prétention autre que celle d’apporter un petit coup de pousse à la “cause” et ne sont pas monocolores politiquement. Ce 6 février est le jour réservé à la publication qui a été préparée à cette occasion. Elle est donc reproduite ci-dessous ainsi que sur le Bila- Blog. Prenez le temps de lui faire une visite.

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On peut penser ce que l’on veut de l’UE et de sa propension éléphantesque à légiférer sur tout et rien. On peut critiquer ses lourdeurs administratives. On peut aussi déplorer son manque de force et d’influence au plan international. On peut apprécier le système des bilatérales par défaut, faute de mieux en somme, ou peut-être comme une spécificité suisse.

On a vu qu’il était très difficile, même en cherchant bien, de trouver un plombier polonais en Suisse et qu’aussi les Rroms n’avaient pas attendu la votation du 8 février 2009 pour traverser la Suisse. On a vu des campagnes innombrables de l’UDC brandissant toujours les mêmes slogans accrocheurs mais emplis de mauvaise foi au sujet de l’augmentation de la criminalité en Suisse.

On ne peut sans cesse et sans solliciter l’histoire d’une façon partiale et par trop simpliste faire ainsi porter tous les maux de la société helvétique ou européenne sur l’autre, celui venu du Caucase ou de Palestine, le méchant, l’inconnu, le corbeau.

Bien sûr que l’on se doit de constater et de déplorer la violence de la société. Mais de quelle société en fait ? De celle voulue, promue, mise en place et à laquelle se raccrochent tous les tenants de l’Alleingang ou du faux patriotisme éculé.

Nul ne peut contester être « né quelque part ». Et ce quelque part n’est pas un choix. Or il est plus qu’arbitraire de voir dans les frontières du « quelque part de l’Europe » autre chose qu’une résurgence historique de conflits datant d’il y a maintenant un siècle.

Nous sommes européens de souche, pour reprendre un certain langage, et ceci qu’on le veuille ou non.  Appeler à exclure en votant non le 8 février prochain est une aberration morale et intellectuelle : la crise actuelle économique a été engendrée par la société dont l’UDC revendique la paternité. L’escalade de la violence ne lui est pas exclusivement imputable, mais pour une part importante sans aucun doute. L’égoïsme forcené dont font preuve les tenants des frontières closes joue un rôle dans l’agrandissement du fossé entre riches et pauvres et donc dans l’escalade des injustices et des réactions à ces injustices.

Un peu à l’image de ce que les vrais pères fondateurs de l’Europe ont voulu, la paix à travers une harmonie économique, reprenons de la hauteur et suivons leur exemple. En renversant peut-être les termes de la comparaison, à savoir en mettant d’abord en avant la création d’un espace de société juste et durable dans ses principes, et qui ne tolère ni guerre ni criante génération de working poors en route pour la fracture sociale définitive.

Se prononcer en faveur du oui est la seule position politiquement et moralement défendable le 8 février 2009. Tout autre choix est anti-naturel, myope et sans avenir. Sans compter les sommes incommensurables qu’il pourrait coûter au valeureux suisse se croyant toujours plus important qu’il n’est et refusant de voir que son pays n’est qu’une minuscule enclave dans un océan de plusieurs centaines de millions d’Européens, qui n’ont ni les uns ni les autres abandonné leur spécificité culturelle ou personnelle.


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