La masturbation est certainement l'activité sexuelle la plus répandue dans le monde. Et pourtant on en parle très peu. On peut même dire que le sujet est tabou. Aujourd'hui l'homosexualité est mieux considérée que les plaisirs solitaires. Voici des extraits d'un excellent dossier du site Doctissimo, sur un sujet fort peu rebattu.
Longtemps considérée comme la mère de tous les vices, la masturbation a du mal à se défaire de cette mauvaise réputation. Plus taboue encore que chez les hommes, la masturbation féminine est rarement reconnue. Pourtant, certains psychanalystes estiment aujourd'hui qu'outre la découverte du corps, elle peut être une activité érotique à part entière.
La masturbation, une bien mauvaise réputation
Longtemps jugée scandaleuse, la masturbation reste aujourd'hui encore taboue. Il aura fallu attendre le milieu du XXe siècle pour qu'elle cesse d'être considérée comme source de tous les maux. Doctissimo vous propose d'y voir clair sur une pratique secrète et solitaire par excellence.
"La masturbation, c'est faire l'amour avec quelqu'un qu'on aime". Par cette formule, Woody Allen nous rappelle qu'il s'agit là de la forme de sexualité la plus spontanée. Elle permet de découvrir son corps, et peut aussi être une activité érotique à part entière.
Reconnue massivement par les hommes durant l'adolescence, la masturbation est souvent liée plus tard. Chez les femmes, le sujet est encore plus tabou. Pourtant loin d'être anodine, cette pratique n'est pas si stéréotypée, si l'on considère les nombreuses variantes… Quelques conseils pour reprendre votre sexualité en main.
Dangereuse ! Scandaleuse ! La masturbation pourrait bientôt se voir attribuer certaines vertus pour la gent masculine. Chez les hommes victimes d'éjaculation prématurée, elle permettrait de surmonter ce problème grâce à quelques exercices particuliers. Plus étonnant encore, ces pratiques fréquentes pourraient réduire le risque de cancer de la prostate. De quoi tordre le cou à bien des mythes !
La masturbation prévient le cancer de la prostate
Dangereuse ! Scandaleuse ! La masturbation a longtemps été considérée comme la mère de tous les vices. Mais voilà une étude qui pourrait définitivement tordre le cou à ce mythe. Des pratiques solitaires fréquentes préviendraient le cancer de la prostate, responsable de 10 000 décès chaque année.
"Tu vas devenir sourd !", "Ca va te rendre idiot !"… De telles menaces ont longtemps contribué à la mauvaise réputation de la masturbation. Mais alors que le caractère inoffensif de l'onanisme est aujourd'hui démontré, voilà qu'une nouvelle étude scientifique lui attribue même des effets bénéfiques. Pratiqué fréquemment, il pourrait prévenir le cancer le plus répandu chez l'homme.
Jeux de mains…
La prostate intervient dans la production du sperme (production du liquide séminal, mélange avec les spermatozoïdes) avant que celui-ci ne passe dans l'urètre au moment de l'éjaculation. Outre son rôle dans la reproduction, cette petite glande est l'objet de toutes les attentions puisqu'elles est à l'origine de plus de 40 000 nouveaux cancers et de 10 000 décès chaque année. Face à cette situation, différents scientifiques se sont intéressés aux relations entre cette maladie et les comportements sexuels. L'étude la plus récente est aussi la plus étonnante !
Entre 1994 et 1998, une équipe de chercheurs du Centre d'épidémiologie du Cancer de Melbourne (Australie)1 a demandé à 1 079 hommes atteints d'un cancer de la prostate diagnostiqués avant 70 ans de remplir un questionnaire sur leurs habitudes sexuelles. Leurs réponses ont ensuite été comparées à 1 259 hommes en bonne santé du même âge.
L'équipe conclut que plus les hommes éjaculent entre 20 et 40 ans, moins ils risquent de développer un cancer de la prostate. Et la prévention n'attend pas le nombre des années, puisque l'effet protecteur le plus visible concerne les jeunes hommes. Les hommes qui éjaculent plus de cinq fois par semaine durant la vingtaine d'années réduiraient d'un tiers leur risque de développer un cancer de la prostate au cours de leur vie !
Préférez le solitaire au jeu de dames ?
Mais ces résultats risquent ainsi d'ébranler quelques certitudes. Dans cette étude, aucune association avec le nombre de partenaires sexuels n'a été mise en lumière. Pourtant, plusieurs travaux avaient évoqué une telle influence. En juin 2001, une étude américaine2 avait même mis à jour une relation directement proportionnelle. Les plus grands séducteurs plus de 30 partenaires) étaient plus souvent touchés par des formes agressives de ce cancer. Les auteurs avaient alors évoqué la possible responsabilité d'une ou plusieurs infections sexuellement transmissibles. L'augmentation des cas de cancers chez des patients ayant rapportés un passé de blennorragie ou de syphilis accréditait cette piste. Pour en savoir plus sur cette étude, lisez notre article "Incorrigibles séducteurs, attention à votre prostate !".
Dans l'hebdomadaire scientifique New Scientist3, les auteurs australiens estiment que leurs résultats ne sont pas en contradiction avec l'hypothèse infectieuse, bien au contraire. La différence entre les deux études repose sur l'activité sexuelle prise en compte. L'enquête américaine retient la quantité de rapports sexuels, alors que les chercheurs australiens prennent en compte le nombre d'éjaculations, avec ou sans partenaire. Le sexe en solo ne comporterait ainsi pas le même risque infectieux, comme le confirme l'un des auteurs Graham Giles : "Si nous avions pu isolé les éjaculations associées à des rapports sexuels, nous aurions certainement pu constater un effet protecteur encore plus important".
La prévention à portée de main
Mais quelles hypothèses peuvent accréditer ce pouvoir protecteur des pratiques solitaires ? Selon les auteurs, cette activité limiterait l'accumulation de liquide séminal. Certains composés de ce fluide constituant du sperme (potassium, zinc, fructose, acide citrique ainsi que du 3-methylcholanthrene pour les fumeurs) pourraient avoir des propriétés cancérigènes en cas de stagnation dans les canaux de la prostate. Cette hypothèse repose ainsi que un raisonnement assez simple, plus le flot dans ces "tuyaux" est important, moins les substances qu'ils contient peuvent s'y accrocher et endommager les cellules qui le constituent. Autre possibilité, l'éjaculation pourrait induire une maturation plus complète des cellules prostatiques, les rendant ainsi moins susceptibles de devenir cancéreuses. Mais pour le moment, il ne s'agit-là que de simples spéculations.
Et si demain, un bon régime alimentaire et l'exercice physique n'étaient plus les seuls conseils d'hygiéno-diététiques prodigués par votre médecin ?
À côté de la fonction d'apprentissage, la masturbation a un rôle très important dans la vie humaine. Les femmes comme les hommes y ont recours pour se détendre : "Quand on peut trouver son plaisir, on se sent détendu et calmé jusqu'au prochain désir de jouissance". La sexualité est d'abord un rapport avec soi-même, une épreuve de vérité où l'on va devoir vivre des choses inconnues, dans des situations où l'on ressentira obligatoirement de l'appréhension, parfois même de l'inquiétude.
Masturbation et apprivoisement
La masturbation a pour fonction de permettre d'apprivoiser ce dont on est capable dans l'abandon au plaisir, dans l'enrichissement de ses sensations et de ses émotions, ainsi que dans l'épanouissement de son imaginaire. Il est extrêmement équilibrant de découvrir et d'exploiter ses propres possibilités de plaisir. Pendant l'adolescence, la masturbation sert à donner au plaisir physique un sens et une place dans sa vie. À tous les âges, la masturbation a une fonction de compensation pour remplacer les autres jeux sexuels quand ils sont momentanément ou durablement impossibles. Chez les animaux, la masturbation semble aussi jouer ce rôle, et être utilisée dans un but d'apaisement : les guenons s'introduisent un doigt ou des objets, les singes se servent de leurs mains, les éléphants de leur trompe, les cerfs de leurs bois, les chiens et les chats de leur langue, les taureaux se frottent contre les arbres…
Masturbation et liberté du jeu
Chez les humains, en plus, la masturbation apaise l'angoisse et le stress, car le plaisir a un rôle fondamental dans l'équilibre psychique. La masturbation a aussi un rôle ludique, d'évasion, sans danger pour soi ou pour les autres : en libérant sa vie fantasmatique, en jouant avec les images érotiques, en s'évadant dans un monde irréel, l'être humain se rééquilibre, se libère, se crée son jardin secret où reprendre des forces, où nourrir sa vitalité, afin de tenir le coup dans une société écrasante, épuisante, où les perspectives offertes sont souvent médiocres et vides, où il est submergé de relations sociales sans plaisir, insatisfaisantes, anonymes.
Parfois la masturbation n'a pas un rôle de remplacement : la sexualité dans le couple est bonne, mais l'un ou l'autre peut estimer qu'il lui manque un autre type de sexualité, où l'on n'a pas à faire attention à quelqu'un d'autre, où l'on se laisse aller à son propre rythme, en suivant les vagabondages de sa propre imagination.
Masturbation et équilibre sexuel
Dans un couple, l'un ou l'autre, femme ou homme, peut aussi avoir envie d'un rythme plus élevé d'orgasmes : la masturbation est le moyen le plus simple de vivre son désir et de dissiper la frustration. D'autant que cette masturbation peut aussi se demander à l'autre, faire partie du jeu à deux : réduire la sexualité humaine à la pénétration vaginale revient à négliger la richesse et la variété des comportements susceptibles de procurer une jouissance dans l'espèce humaine. La masturbation offre au couple une possibilité de sensations différentes, à la femme pour qui cette façon d'atteindre l'orgasme peut apporter un plaisir d'un autre genre ; à l'homme, à qui la masturbation procure souvent une intensité d'excitation que ne permettent ni la douceur d'un vagin ni l'obligation de se retenir un certain temps.
Masturbation et culpabilité
Certains se sentent coupables de recourir à la masturbation, comme s'ils volaient quelque chose à l'autre : si d'être satisfait de sa masturbation conduit à refuser la sexualité avec le conjoint, bien sûr il y a un problème. Mais, dans un couple, tous nos plaisirs n'ont pas à être strictement partagés : faisons-nous tout à deux, les magasins, le sport, la musique, la lecture… ? Si la masturbation n'est pas une fuite, mais une recherche d'équilibre, alors on sera bien dans sa peau, et l'on pourra vivre sans tension sa sexualité avec l'autre. Tandis que la frustration d'une sexualité insuffisante fera prendre l'autre en grippe, lui en vouloir et même se détourner de la sexualité avec lui.
Un choix personnel
En somme, il existe une multitude de façons de vivre sa sexualité. La masturbation en est une : exclusive ou conjointe à d'autres, constante ou épisodique, solitaire ou partagée, elle colore la vie de l'un, est absente de la vie d'un autre, resurgit dans celle d'un troisième… mais garde sa qualité fondamentale d'être toujours accessible sans jamais être imposée, à prendre ou à laisser selon son gré et sa fantaisie.
Dr Yves Ferroul
Les plaisirs solitaires au grand jour
Si la masturbation est aussi vieille que l'humanité, son observation scientifique pose problème. Difficile d'y voir clair sur une pratique solitaire par excellence. Les religieux et les scientifiques qui se sont intéressés à ce phénomène ont eu recours à la procédure de l'aveu pour tenter de mieux la connaître.
La masturbation est chargée de très fortes significations sociales et psychologiques qui font de cette pratique un tabou ou, pour le moins, qui rendent difficile le fait d'en parler.
En effet, si la masturbation n'est plus considérée comme un péché par la majorité des individus, elle reste cependant considérée par certains comme une pratique honteuse. On peut aussi formuler l'hypothèse que la masturbation constitue une sorte de jardin secret, où l'individu peut se livrer tout à fait librement à des fantasmes qu'il n'ose partager avec son ou sa partenaire. Parler de la masturbation serait ainsi évoquer le jardin secret qu'on ne souhaite pas partager. Dans ce cas, est-ce l'acte lui même qui est tabou ou les pensées et les fantasmes qui l'accompagnent ?
Des techniques diversifiées
Du fait de leur anatomie, les femmes disposent de deux formes principales de techniques masturbatoires : la stimulation des parties génitales externes (le clitoris et les lèvres) et la stimulation des parties internes (le vestibule et le vagin). Les hommes ne disposent que de la stimulation de la verge. Chez les deux sexes, la masturbation s'effectue le plus fréquemment par contact manuel et parfois au contact d'un objet extérieur (pour 7 % des hommes et des femmes).
Apprentissage de l'orgasme chez la femme
Alfred Kinsey, premier chercheur, à avoir réalisé l'étude systématique du comportement sexuel humain au milieu du XXe siècle, en interrogeant de façon très directe les individus, a établi que près de 92 % des hommes et 62 % des femmes pratiquent ou ont pratiqué la masturbation.
Kinsey observe que les femmes qui ont eu l'expérience de l'orgasme, en se masturbant, avant le mariage l'atteignent beaucoup plus fréquemment au cours de leurs relations sexuelles. Les orgasmes obtenus à l'aide de la masturbation constituent une forme d'apprentissage de l'orgasme coïtal.
Les Françaises réticentes à en parler
Le rapport Simon réalisé en France en 1972 apporte des données différentes : 73 % des hommes ont déclaré avoir pratiqué la masturbation au cours de leur vie (dont 24 % au cours de la dernière année) contre seulement 19 % des femmes (dont 10 % au cours de la dernière année). Les femmes françaises se masturberaient-elle moins que les américaines ou sont-elles seulement plus réticentes à en parler ?
Réalisée en 1993, l'enquête ACSF (analyse des comportements sexuels en France) apporte des données supplémentaires sur la fréquence de la masturbation chez les personnes âgées de 18 à 69 ans : 84 % des hommes ont pratiqué la masturbation au cours de leur vie (13 % souvent, 47 % parfois, et 22 % rarement). Ces résultats corroborent les données de Kinsey et confirment l'idée d'une quasi-universalité de cette pratique chez les hommes. Mais seulement 42 % des femmes ont déclaré s'être masturbées au cours de leur vie (6 % souvent, 21 % parfois et 16 % assez rarement).
On retrouve dans cette dernière étude les décalages entre les déclarations des hommes et des femmes. On a pu mettre en évidence que les femmes se montraient réticentes à déclarer cette pratique qui peut apparaître comme une façon trop facile d'obtenir l'orgasme et contredit l'idéal de l'épanouissement sexuel au sein du couple.
Vingt ans après l'enquête du Dr Simon, les femmes françaises sont deux fois plus nombreuses à déclarer cette pratique. Est-ce un effet de la libération sexuelle ? Les hommes qui consomment des magazines pornographiques sont trois fois plus nombreux que les autres à déclarer se masturber "souvent". En l'absence d'un partenaire réel, la pornographie apporte les stimulations nécessaires au plaisir.
Différences entre garçons et filles
L'enquête réalisée en 1997 auprès des jeunes de 15 à 18 ans par Lagrange et Lhomond montre que 93 % des garçons et 45 % des filles de cette tranche d'âge se sont déjà masturbés. Au delà de l'écart statistique entre les deux sexes, cette enquête met en évidence une autre différence.
Pour les garçons, la pratique de la masturbation précède les premiers flirts et les premiers rapports sexuels, alors que les filles commenceraient à pratiquer la masturbation après avoir connu un premier flirt ou un premier rapport sexuel. Les garçons fonctionneraient aux fantasmes alors que pour les filles, ce sont les souvenirs des expériences réelles qui remplissent ce rôle.
La masturbation viendrait en surplus
L'enquête réalisée aux Etats-Unis en 1994 par Laumann, Gagnon, Michael et Michaels apporte, elle, d'autres résultats intéressants : ceux et celles qui se masturbent plus d'une fois par semaine éprouvent l'orgasme presque systématiquement. Les hommes et les femmes qui vivent en couple se masturbent moins souvent que ceux qui vivent seuls mais une proportion non négligeable de couples continue cette pratique. La masturbation ne serait donc pas seulement un substitut aux relations sexuelles mais, pour certains, un complément à celles-ci.
Selon l'âge et le niveau d'études
Dans toutes les enquêtes, on retrouve quelques constantes : tout comme la fréquence des rapports sexuels, la masturbation décroît avec l'âge. Serait-on moins sensible au plaisir sexuel en vieillissant ? Dans tous les pays, les hommes et les femmes qui ont les niveaux d'étude les plus élevés, et ceci à tous les âges, déclarent plus fréquemment pratiquer la masturbation que les autres. Serait-ce le résultat d'une habitude acquise au cours de longues années d'étude où l'on a moins de temps à consacrer à une romance ou bien le fait d'avoir construit, grâce à la culture, un jardin secret plus riche en fantasmes stimulants ?
Alain Giami
Les hommes et la masturbation
Les hommes reconnaissent massivement s'être masturbés pendant leur adolescence, mais sont plus réticents à reconnaître y avoir recours à l'âge adulte. Et si la technique de base est stéréotypée, il existe beaucoup de variantes pour parvenir au plaisir ou apprendre à maîtriser son orgasme.
La quasi-totalité des hommes ont une manipulation manuelle de leur verge. Habituellement, ils caressent l'ensemble du pénis en faisant glisser la peau dans un mouvement de va-et-vient. La plupart du temps le geste n'entraîne pas le décalottage complet du gland. Ce qui est très variable d'un homme à l'autre, c'est la rapidité et le rythme du mouvement, l'étendue de la partie tenue (la verge pouvant être maniée du minimum, entre deux doigts, au maximum, à pleine main), ainsi que la force du serrage. Mais certains préfèrent un rythme de pression à un rythme de mouvement. D'autres caressent une partie seulement de la verge, notamment la surface ventrale près du frein ou dessous. D'autres encore se limitent à la stimulation du gland. Les caresses et les manipulations des testicules accompagnent souvent les manipulations péniennes. Pour mieux comprimer les testicules, certains serrent entre les jambes leur pyjama en boule, ou un tee-shirt.
Découvrir d'autres zones érogènes
De nombreux hommes, en même temps que les caresses de la verge, ont une pénétration anale, avec un doigt ou plusieurs, ou avec un godemiché. D'autres se massent parfois la prostate : l'excitation et l'orgasme s'en trouvent particulièrement renforcés. Mais peu d'hommes explorent les caresses sur le reste du corps, le ventre, l'intérieur des cuisses, les seins, la bouche et les lèvres, ou s'embrassent les épaules…
À côté de la manipulation manuelle, on trouve aussi le frottement, couché sur le ventre, contre les draps du lit, le tapis, un oreiller, ou encore le bras ramené sous le ventre. Le vibromasseur appuyé sur la verge ou le jet d'eau sont d'autres sources possibles de stimulation.
Apprendre à maîtriser son excitation
Les techniques utilisées par un homme pour se masturber ont des répercussions directes sur ce qu'il pourra vivre dans le rapport sexuel. Par exemple, celui qui serre très fort sa verge aura des difficultés pour éjaculer dans un vagin, puisque celui-ci, une fois bien lubrifié, ne lui offrira pas la même constriction. Mais, surtout, l'habitude d'exercer dès le début de l'excitation des mouvements rapides afin de faire monter toujours plus cette excitation ne permet pas de savoir durer ni de s'adapter au rythme de l'autre.
Plutôt que de chercher systématiquement à se décharger de sa pulsion sexuelle, un point c'est tout, l'homme a intérêt à se masturber aussi pour jouer avec son excitation, la faire venir et la laisser repartir, avoir des mouvements lents qui lui permettent de ne pas être emporté immédiatement. S'il prend l'habitude de passer du temps à ressentir cette excitation, à la faire durer, dix minutes, un quart d'heure, pourquoi pas une demi-heure, il exercera son corps, son cerveau et ses réflexes à vivre l'émotion dans la durée, à choisir ce qu'il veut selon les circonstances et à choisir entre plusieurs sortes de plaisirs.
Plus confiant en ses possibilités, plus sûr de lui, il saura alors mieux tenir compte de ce que l'autre sait vivre et veut vivre. Tout ce qui peut permettre de tenir le temps qu'on veut sous l'excitation est à explorer avec curiosité et persévérance, car rien n'est plus traumatisant que de ne pas savoir se maîtriser.
Et si l'on attend d'être en couple pour en faire l'apprentissage, on risque de se retrouver dans une situation psychologiquement blessante, où l'autre pourra manifester de l'incompréhension. Tandis que seul, on peut prendre le temps nécessaire et recommencer autant qu'on le veut pour parvenir à ses fins, sans aucun problème.
Dr Yves Ferroul
Adepte du sexe à pile ?
Si la majorité des femmes reconnaissent aujourd'hui sans honte s'adonner aux joies des plaisirs solitaires, il semble que fort peu utilisent des objets pour obtenir du plaisir…
Vibromasseurs et godemichés n'ont pas la cote chez les Françaises ! D'après les études, environ 7 % des femmes seulement utiliseraient un objet quelconque pour se caresser et se masturber.
Consommation variable selon les pays
"Effectivement, le recours aux objets de type vibromasseurs et godemichés est beaucoup plus important en Europe du Nord (Suède, Norvège, Finlande, Pays-Bas et même Allemagne), et aux Etats-Unis, que dans les pays du Sud" confirme Marie-Hélène Colson, sexologue*. Ce n'est pourtant pas faute d'en trouver puisqu'ils sont disponibles aisément, aussi bien en sex-shop qu'en vente par correspondance (dans les pages hygiène et beauté), sur Internet… et même via un médecin sexologue puisque certains vibromasseurs sont médicaux (et fabriqués par des laboratoires médicaux).
"Oui, mais malgré toute l'inventivité qui règne dans ce domaine, il faut reconnaître que ces objets quels qu'ils soient, ont un côté froid et totalement dés-érotisé. Ils participent à une sexualité qui nous semble plus hygiénique, mécanique, que véritablement sensuelle ! Sans doute ne correspond-t-elle pas tellement à notre tempérament de latins !". Il est vrai que l'on peut aussi raisonnablement se demander pourquoi aller acheter un appareil électrique de type vibromasseur alors que toute femme est déjà équipée de deux mains et dix doigts, disponibles 24 heures sur 24… D'autre part, on note que beaucoup d'appareils voient leur utilisation initiale détournée pour devenir des objets du plaisir : pomme de douche, brosse à dents électrique, appareils de massage…
L'avis du sexologue
En cabinet, certains sexologues peuvent conseiller à leurs patientes l'utilisation d'un vibromasseur. Pour certaines femmes, le chemin pour la découverte de l'orgasme peut passer par l'utilisation d'un vibromasseur, reconnaît la sexologue. Les vibrations produites, beaucoup plus importantes que celles de la main, peuvent alors leur permettre d'éprouver leur premier orgasme (clitoridien, bien entendu).
Toutefois, ce n'est qu'une étape dans la recherche du plaisir physique, et cet accessoire ne devra pas empiéter sur les autres méthodes, sous peine de créer une sorte de "dépendance" qui enfermerait la femme dans une sexualité strictement mécanique. L'utilisation du vibromasseur sera tout particulièrement proposée aux femmes qui ne se sont jamais caressées avec la main, parce qu'elles trouvent cela "sale".
Quant aux godemichés, ce sont essentiellement des accessoires de divertissement, souvent recherchés par les couples. Ils ne sont jamais "prescrits" par le sexologue, bien que certains patients, en consultation, avouent avoir envie de les utiliser (pour des pénétrations vaginales chez madame, mais aussi anales chez les deux partenaires), et aient besoin d'être déculpabilisés par un thérapeute. Ce gadget aidera alors à redonner un peu de piquant et d'inventivité à des ébats sexuels trop routiniers.
Quelques citations
L'avantage avec la masturbation c'est qu'il n'y a pas besoin de s'habiller. Truman Capote
Une femme de temps en temps peut constituer un agréable substitut à la masturbation...à condition
Masturbation : nous avons des raisons de penser que lorsque l'homme adopta la station debout, ce fut essentiellement pour libérer les mains pour la masturbation.
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