Le désenchantement de la médecine générale, par Cécile Prieur
LE MONDE | 06.02.09
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Il y a 20 ans, au lendemain de ma rentrée en P2, le doyen de faculté de médecine s'adressait au nouvel amphi d'étudiants fraichement nommés après un numérus clausus serré.
"Dans cet amphi, seul , un étudiant sur deux ou trois ne sera pas médecin face à des malades. Nous vivons dans un monde dont l'évolution pousse...trop de médecins... trop de dépenses....communication...industrie..."
Nous voilà, 20 ans après .... comme disait l'autre : Gros-Jean comme devant avec demain un manque de médecin généraliste dans une grande partie du territoire.
En 2009, l'étudiant en médecine (et maintenant pour les deux tiers l'étudiante) à la veille de son concours de fin de 6ème année avant le grand choix qui va déterminer sa pratique future. Cet étudiant n'est pas absolument dépourvu de discernement.
Pourquoi voulez vous qu'il choisisse une spécialité qui en exercice libéral se situe dans les moins bien payées (en tarif horaire c'est certain) , peu valorisée durant les 6 années d'étude, et qui ne laisse que peu de temps pour sa vie personnelle alors qu'il en existe d'autres où la situation est bien plus fleurissante.
On aura beau retourner le problème dans tous les sens. La situation n'évoluera pas à moins de changer soit le mode de rémunérations soit le mode d'exercice ou plutôt les deux.
La solution proposée : trop peu de généralistes demain ?
Faisons donc bosser encore d'avantage ou pourquoi pas un petit impôt supplémentaire pour les généralistes déjà en place dans les zones "sur-denses".
Je travaille dans un région statistiquement déficitaire en périphérie d'une grande ville excédentaire.
Serais je comptabiliser dans le groupe déficitaire ou dans celui excédentaire...?
Un élément de réflexion parmi d'autres car le niveau de revenu n'est pas (je l'espère) le seul critère de choix :
Regarder le tableau de l'Igas rendu public récemment qui montre les écarts de revenu des différentes spécialités médicales.
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