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La France dans l'OTAN

Publié le 08 février 2009 par Patjol
Dès son élection, Sarkozy a annoncé son intention de réintégrer les structures de l'OTAN.
Replaçons cette décision dans son contexte : La France a toujours fait partie de l'alliance atlantique, mais elle a quitté les structures militaires intégrées de l'OTAN en 1966, quand le général de Gaulle a décidé de quitter l'OTAN sans la quitter : La France fait toujours partie de l'alliance atlantique, elle participe régulièrement aux exercices et opérations de l'OTAN, mais elle a quitté ses structures de commandement. Le résultat attendu était que les Américains n'aient plus de bases militaires en France, et que les forces Françaises soient placées exclusivement sous un commandement français.En 1996, Chirac a infléchi cette position française en plaçant un représentant français au comité militaire. Depuis, la France se rapproche de l'OTAN jusqu'à la décision de Sarkozy d'en réintégrer pleinement le commandement intégré. Aujourd'hui la France a 110 militaires, dont une très grande majorité d'officiers et deux généraux, dans les structures de l'OTAN.
La France voulait le commandement des forces de la Méditerranée, à Naples. Mais les Anglais et les Allemands ne sont pas prêts à laisser leurs postes... L'OTAN lui a proposé à la France le commandement de Lisbonne et celui de la prospective à Norfolk.
Sur le plan financier, la France participe déjà à plus de 7,5 % du budget de l'OTAN, mais la réintégration devrait amener la France à dépenser 84 millions supplémentaires par an, pris sur le budget du ministère de la Défense.
Alors, fallait-il réintégrer pleinement l'OTAN ?
Les idéologues de tous poils, antiaméricains comme atlantistes, oublient généralement que la France est un des principaux contributeurs aux opérations militaires de l'OTAN. Ces débats idéologiques ne m'intéressent pas, parce que ceux qui s'enferment dans une idéologie sont incapables de comprendre la pensée de l'Autre. L'idéologie, c'est la facilité du prêt-à-penser.
Les pragmatiques voient avant tout ce que ça va coûter et ce que ça va rapporter. Hubert Védrine a cette démarche-là, et rappelle que l'OTAN d'aujourd'hui n'a plus rien à voir avec celle de 1966. Ce ne sont plus des forces pré-positionnées en Europe pour défendre l'Alliance, mais des Etats-Majors qui emploient ponctuellement les forces nationales pour des opérations comme au Kosovo ou en Afghanistan.
Angela Merkel vient d'affirmer que l'intégration de la France dans l'OTAN permettrait de resserrer les relations franco-allemandes.
Je n'ai pas d'opinion sur le sujet parce que rien ne permet d'affirmer avec certitude que la France pèsera plus lorsqu'elle aura réintégré l'OTAN, ni que ça permettra de construire l'Europe de la Défense. C'est un pari. S'il est perdu il sera facile de le critiquer. Mais s'il est gagné...


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