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Berlinale, premières impressions

Publié le 08 février 2009 par Magda

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Bertrand Tavernier présentait hier In the electric mist, un film international plutôt flatteur pour le chauvinisme habituel aux Français que nous sommes, dans la compétition de la Berlinale. Mon cavalier arrive, réalisateur fantasque, drôle et punk, passablement bourré, d’une des “partys” du festival où il a passé son temps à tchatcher des responsables de subventions européennes. Il s’excuse deux mille fois d’être en retard (de cinq minutes - ponctualité teutonne - pour moi, Française, il était presque en avance) et m’entraîne sur le tapis rouge où nous passons évidemment parfaitement inaperçus.

Assis dans la salle gigantesque du Berlinale Palast, nous regardons donc John Goodman et Tommy Lee Jones s’étriper dans un film on ne peut plus classique et hollywoodien. Au fur et à mesure que mon ennui progresse, U., mon cavalier berlinois, se marre comme un enfant devant les Simpson à chaque bonne blague lourdingue, et applaudit à tout rompre lorsque John Goodman monte sur scène pour saluer le public festivalier. “C’est un film policier, qu’est-ce que tu veux? Je suis un garçon !” s’exclame U. quand je lui apprends que le film m’a passablement déçue. “Et je suis peut-être un peu ivre encore, en plus”, souligne-t-il en réponses à mes attaques répétées : aucune touche française dans cette coproduction franco-américaine, scénario totalement prévisible, jokes classiques à chaque fin de plan et personnages caricaturaux. L’hommage de Tavernier au grand cinéma d’action américain est d’un lèche-bottes étonnant. Dommage qu’avec autant de technique, il n’ait pas osé renouveler le ton audacieux qui lui avait fait remporter l’Ours d’Or à Berlin en 1995 avec L’appât.

Ce soir, c’est avec un peu plus d’excitation que je m’apprêtais à découvrir une sélection de courts-métrages du monde entier, Berlinale Shorts II, en compétition. Quelle déception là aussi ! Image hésitante, cadres foireux et sans regard particulier, flagrant délit d’absence d’histoire à raconter. De cette projection, seul Dish, de l’américain Brian Harris Krinsky, tire son épingle du jeu. Film drôle, au montage hyper-dynamique, sur un groupe d’adolescents homosexuels et accros aux technologies modernes pour servir leurs découvertes sexuelles, Dish apportait un vent de fraîcheur depuis le pays d’Obama, grâce à son ton libéré et pourtant toujours émotionnellement pudique, proche d’un Larry Clark qui regarderait les bisounours au lieu de se faire des rails d’héroïne. Réalisateur à suivre…

  

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