De retour de Bordeaux où se disputait la Coupe du monde de saut d’obstacles. Un week-end bien sympa une fois de plus. Pour être honnête, les Français n’ont pas été terribles, à l’exception comme vous l’avez sans aucun doute lu dans L’Equipe de ce lundi matin (j’ai le droit de rêver, non ?) de Kevin Staut deux fois barragistes dans les grosses épreuves (pour les néophytes, seuls les sans faute du premier parcours disputent un barrage), mais la qualité du plateau a permis d’apprécier du grand spectacle. Coup de cœur pour Cornet Obolensky, le cheval de l’Allemand Marco Kutscher qui saute d’une façon incroyable. Et grande fierté personnelle d’avoir réussi à résister à l’irrésistible appel des gaufres toujours super bonnes à Bordeaux. Prochain périple dans dix jours, direction Liberec en République tchèque pour les Championnats du monde de ski nordique (ski de fond, combiné et saut) du 19 février au 1er mars).
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Petite réflexion personnelle
Ce qui est génial quand on s’occupe de plusieurs sports comme j’ai la chance de le faire, c’est de passer d’un univers à un autre en très peu de temps. La semaine dernière avec les montagnards du Jura et ces deux derniers jours avec le milieu du saut d’obstacles. Deux univers diamétralement opposés au premier regard (la bonne vieille grosse saucisse d’un côté et les petits fours en loge VIP de l’autre) mais avec un point commun : la passion. Je ne me permettrai pas bien évidemment de porter des jugements sur un milieu ou un autre. Même si par mes origines je me sens forcément plus proche des sports " populaires " et donc des gars de la montagne, que de ceux de l’équitation. J’apprécie tout autant l’un que l’autre. Parce que dans ces deux familles, on trouve des gens passionnés qui, pour la plupart, ont la gentillesse de partager l’amour de leur discipline et de la faire aimer. Qu’ils soient cavaliers, skieurs, entraîneurs, propriétaires ou encore triathlètes, tous ces gens m’apprennent en permanence et donc m’enrichissent. Voilà pourquoi j’aime ce métier.
Et si un jour je ne travaille plus à L’Equipe (oui oui ça peut arriver), j’essaierai toujours de multiplier ces rencontres avec des gens passionnés. Dans le sport ou ailleurs. Car quel que soit le domaine, une personne en qui brille la flamme de la passion est un trésor. Je ne bois par exemple pas une goutte d’alcool (pas toujours facile à vivre dans notre milieu mais j’assume) et je suis nul dans tout ce qui touche au monde de l’art, mais je peux écouter des heures un passionné me parler de vin, de terroir, de senteur ou de sculpture et peinture. Parce que la passion, quand elle est authentique, est contagieuse. Parce qu’elle est une formidable ouverture sur des mondes qui nous entourent mais dont on a jusqu’à présent ignoré l’existence. Et surtout, parce qu’elle aussi est une belle façon d’aller vers l’autre.
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Puisque je vous parle de passion, j’en profite pour vous mettre la version originelle du papier paru samedi dans L’Equipe consacré aux propriétaires de chevaux de haut niveau. Cela faisait longtemps que j’avais envie de parler de ces gens qui prennent le risque d’engager leur dada dans une carrière de sportif de haut niveau. Car sans propriétaire de ce type, point d’équipe de France. Voici donc l’article que j’ai illustré avec quelques photos que j’ai prises à Bordeaux (et qui s'agrandissent quand on clique dessus).
Plus qu’un dadaLes propriétaires sont parfois loin de l’image prout-prout qu’on leur associe. La passion du cheval mais aussi du sport est leur principal moteur.
BORDEAUX – de notre envoyé spécial
Dans les tribunes du Hall 3 du Parc des Expositions de Bordeaux-Lac, ce soir, à l’heure de la seule épreuve de Coupe du monde organisée en France, des ongles seront rongés, des cœurs vont s’accélérer, des cris de joie ou des souffles de détresse seront lancés. Dans l’espace réservé aux propriétaires peut-être encore un peu plus qu’ailleurs. Car si les chevaux et les cavaliers sont habituellement mis en avant, rien ne serait possible si les propriétaires n’acceptaient d’offrir à leurs chevaux une carrière de sportif de haut niveau. " Nous faisons ce ‘’métier’’ pour la passion du sport et l’espoir, un jour, de faire retentir une Marseillaise ", confie Danièle Mars du Haras des M à Aunou-le-Faucon (Orne) et présidente de l’association des propriétaires de chevaux de sport, " Les moments que l’on vit sont parfois extraordinaires, poursuit-elle, les trémolos dans la voix quand elle évoque les exploits de Rochet M, le partenaire d’Alexandra Ledermann, champion d’Europe 1999 et médaillé de bronze olympique à Atlanta en 1996 et vice-champion du monde par équipes en 1998. Il y a aussi des moments atroces. Et dans la tribune, on se sent tellement impuissant. "
A la tête d’un élevage de plus de 70 chevaux basé à Ouilly-du-Houley (Calvados), la famille Lebon connaît bien ces émotions. Propriétaire de Kronos d’Ouilly, monté par Michel Robert, et de Jubilée d’Ouilly pilotée par Pénélope Leprévost, la famille a découvert depuis quelques années le haut niveau. Avec gourmandise. " C’est un véritable conte de fées qui nous permet de côtoyer des gens d’une dimension énorme comme Michel Robert, confie Alexandra Lebon. Le haut niveau, c’est le rêve de tous les éleveurs, le moteur pour lequel on vient casser la glace dans les seaux l’hiver ou que l’on patauge les pieds dans la boue. C’est aussi une passion déraisonnable. C’est un énorme investissement en temps, en passion et en argent. " L’argent, un des éléments essentiels de ce milieu. Pour les propriétaires aussi qui doivent parfois étudier des offres d’achat pouvant aller jusqu’à trois ou quatre millions d’euros. Difficile souvent de résister à ces propositions qui permettent d’assurer la pérennité d’un élevage. " Avec 70 chevaux dans notre élevage, nous avons les moyens de résister à ces offres parfois astronomiques, éclaire Alexandra Lebon. Mais ce n’est pas la cas pour tous. C’est encore une fois la passion qui fait garder un cheval. Avec Michel et Pénélope je sais que le cheval est respecté et c’est pour moi essentiel. Kronos par exemple, c’est le cheval de notre vie. Alors le voir monté par le maître et savoir que le maître l’aime, c’est un rêve. " Danièle Mars, toujours au haut niveau aujourd’hui avec notamment Lamm de Fétan sous la selle de Thimothée Anciaume, insiste sur le possible dilemme." Contrairement à une voiture ou un tableau, votre cheval peut avoir des coliques une nuit et, du jour au lendemain, vous n’avez plus rien, explique-t-elle. Les concours ne permettent pas de gagner beaucoup d’argent. Seuls les meilleurs chevaux parviennent à dégager un léger bénéfice. Alors refuser certaines offres peut parfois être à la limite du ridicule. Certains gros éleveurs peuvent se le permettre car ils vendent suffisamment de bons chevaux pour pouvoir en garder un très bon. Mais parfois, ils n’ont pas le choix. Pierre Leboulanger aurait bien aimé garder Ionesco de Brekka (le cheval piloté par Olivier Guillon vendu à un cavalier azerbaïdjanais en 2006) mais il faut bien assurer ses arrières. C’est souvent un crève-cœur et la mort dans l’âme que l’on vend un cheval qu’on a élevé plusieurs années en rêvant de le voir représenter la France. "
Clé de voûte du système, les propriétaires réclament donc une plus grande reconnaissance. " Attention, quand on parle de reconnaissance, ce n’est pas de petits fours dans les concours que nous parlons, précise Mme Mars. Nous avons envie que le sport resplendisse. Et pour y parvenir, il faut nourrir des espoirs avec une vraie politique fédérale sportive. Coubertin il était bien gentil mais si l’on va dans des Championnats, c’est pour y obtenir des médailles. Or, aujourd’hui, nous immobilisons des capitaux énormes sans savoir où l’on va ni avec qui. Alors oui, le métier de propriétaire est avant tout de la passion. Mais il faut veiller à ne pas éteindre cette flamme. Qu’on nous donne du rêve. "………………………………
Quelques infos en bref.
. En hockey sur glace, les Ottawa Senators se sont imposés d'extrême justesse face à Buffalo. Défaite en revanche des Canadiens de Montréal face à Toronto (2-5) qui reste néanmoins neuvième équipe de la NHL alors que les Senators galérent en queue de classement avec seulement 18 victoires en 55 matches.. En squash, Thierry Lincou, notre n°7 mondial a remporté un nouveau titre de champion de France en dominant en finale Greg Gaultier, n°3 planétaire. Chez les filles, la jeune et prometteuse Camille Serme a détrôné ma chouchoute Isabelle Stoehr qui n’ajoutera donc pas cette année un onzième titre national à son palmarès.
. Un petit taquet au député Jean-Claude Guibal qui a déposé un projet de loi censé obliger les joueurs retenus dans les sélections nationales de chanter La Marseillaise. J'ai beau être capitaine de réserve dans l'Armée de l'Air (vous pouvez rester au repos !), je trouve cette idée d'une débilité profonde. La Marseillaise on la chante quand on y croit ou que l'on se sent "transcendé" par l'événement mais sûrement pas par obligation. Alors M. Guibal, si vous n'avez touvé que ça pour vous faire remarquer c'est bien dommage...
. Et vivement mercredi Dieu est en France. Il porte un survêtement de l'équipe d'Argentine et sera assis sur le banc du Stade Vélodrome de Marseille. Diego, tu es le plus grand !!!!
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Opération commando Marathon des Sables
Jeudi
Course à pied : 1 heure
Vendredi
Course à pied : 2 heures (forêt de Meudon avec sac à dos)
Natation : 2600m (600 (100 nc, 100 dos) ; 600 (25 jbes, 25 ratt) ; 2 x 400 plaquettes-pull resp. 3, 5 tps ; 6x100 plaquettes-pull rapides et réguliers)