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Trois mois d’intempéries, plus personne n’en ri

Publié le 09 février 2009 par Letuyo

Trois mois d’intempéries, plus personne n’en ri

Stations de ski bloquées, plages dévastées, chantiers à l’arrêt… Il n’y a vraiment plus que les marchands de parapluies qui ont le sourire.

Trois mois d’intempéries, plus personne n’en ri

« La tiéu mar d’azur ; Lou tiéu cièl pur ; E toujou criderai ; en la miéu ritournella ; Viva, viva, Nissa la bella »… Sauf que, encore quelques semaines de mauvais temps et il aurait fallu songer à réécrire les paroles de l’hymne Niçois ! Car depuis le mois de novembre, « lou cièl » était désespérément gris, et il est tombé près de 600 mm d’eau au mètre carré. Le double des précipitations moyennes enregistrées sur les tablettes de Météo France ! C’est bon pour les nappes phréatiques… bien moins pour l’économie azuréenne. Avec en première ligne, comme souvent, les constructeurs.

« Nous, on rentre dans la crise seulement maintenant… car cet hiver, ce sont surtout les intempéries qui ont fait baisser notre activité ! » Dominique Ivaldi, président de la fédération BTP du 06, fait les comptes. « On a travaillé 14 jours en octobre et décembre et pas plus de 10 jours en janvier ». Un sérieux coup dur pour des professionnels du bâtiment traditionnellement handicapés par une trésorerie fragile. Effet collatéral : les employés intérimaires qui ne sont plus appelés depuis plusieurs semaines.

Côté plagistes, ça ne va pas mieux. Les violents coups de mer de décembre ont fait mal. Inhabituellement nombreuses, les colères de la Méditerranée ont déplacé des tonnes de galets et de sable. Le bilan est lourd pour les plages privées : terrasses englouties, matériel détruit, locaux parfois saccagés… Sur la très fashion Hi Beach, Nice-Matin rapporte une facture à plus de 80 000 euros. A ces dégâts s’ajoute la quasi-absence de clients. Les dimanches ensoleillés avec terrasses bondées à la clé se comptent sur les doigts d’une main, et les chiffres d’affaires s’en ressentent.

Trop plein d’or blanc

En montagne, on se dit que tout va bien. Dès l’automne, la neige était au rendez-vous en abondance. Avec des pistes immaculées dès le mois de novembre, les stations ont même pu ouvrir leurs domaines skiables en avance. Depuis, il est tombé plus de 7 mètres de poudreuse sur les sommets. Du jamais vu depuis les années 1970-80. Une aubaine pour crédibiliser la candidature de Nice aux Jeux olympiques d’hiver de 2018 ?

Ceux qui trouvaient « exotique » la destination « Nice » peuvent manger leur chapeau. Les stations du Mercantour vont du même coup faire de sacrées économies sur la production de neige artificielle cette saison. Mais la médaille à un revers. Ce trop-plein d’or blanc met en exergue le problème de l’accès aux stations. Isola 2000 et Auron ont déjà été coupées du monde à deux reprises : deux jours à la mi-janvier, puis de jeudi dernier au soir à ce lundi matin 8 heures. La RD97, seul accès à la station d’Isola 2000, qui serpente le long du Chastillon, flanc de coteaux se trouve fermée à la moindre coulée de neige. Et chaque jour d’isolement signifie des ventes de forfaits proches de zéro.

Certes, ces conditions météo restent « exceptionnelles », comme l’a rappelé Eric Ciotti, président du Conseil général élu dans le canton montagnard de Saint-Martin-Vésubie. Du « jamais-vu », comme cet éboulement-monstre qui coupe encore la RD2005, dans la vallée de la Tinée, à la Courbaisse… Avoir de la neige à revendre pour faire skier des champions, c’est bien. Encore faudra-t-il être capable de les amener jusqu’aux pistes !


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