On avait dit ici 17 milliards de pertes au moins le 12 décembre 2008. On nous annonce ce matin à grand renfort de communication 19.697 milliards de perte 2008, de façon étonnante car presque triomphale. La différence vient des bonus provisionnés de 2 milliards.
Or si l’on jette un coup d’oeil, même rapide, aux comptes du 4e trimestre, on s’aperçoit que la perte gloable reconnue comptablement est de 23.006 milliards (page 67 tout en bas du fascicule sur le 4e trimestre à télécharger ici en pdf).
Pourquoi cette différence ? comme on l’annonçait ici hier, les peintres artistiques comptables de UBS sont entrés en action, et appliquant des systèmes révolutionnaires de comptabilité, ils font passer quelques miettes de pertes (plus de 3 milliards supplémentaires) directement par des écritures de bilan ne touchant volontairement pas le compte de résultat.
Ils ont baptisés ceci “net income recognized directly in equity, net of tax“, ceci pour un montant à rajouter à la perte annoncée de 3.309 milliards.
Et ceci est ce qui saute aux yeux après 2 minutes de lecture. Le reste est caché par une littérature incompréhensible dans le style du communiqué de 7 heures.
Exemple : “Le reclassement de certains actifs financiers au quatrième trimestre s’est traduit par une baisse des pertes sur opérations de négoce, mais par une hausse des coûts de dépréciation.”
Trop mignon, en français ça veut dire cherchez bien, vous ne trouverez pas.
A cela s’ajoute la petite phrase intéressante : “Nette réduction des positions à risque durant le quatrième trimestre outre la transaction avec la Banque nationale suisse (BNS)”. Il reste donc encore un bon paquet d’actifs toxiques dans ce bilan à tiroirs, sans quoi on aurait parlé d’élimination et non de réduction.
Ce bilan ne veut donc rien dire, ainsi qu’on le pressentait encore hier.
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