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Perte UBS 2008 : médiatiques naïvetés

Publié le 10 février 2009 par Kalvin Whiteoak

Depuis ce matin, UBS a fait connaître les chiffres officiels de la débacle 2008. Et comme des petits soldats obéissants, tous les médias institutionnels de Suisse romande sans exception ne cessent de répéter ces chiffres hallucinants, sans même se poser la question de leur exactitude et de leur fondement.

Ils prennent, et c’est le comble, pour argent comptant, les déclarations et les communications habiles de l’UBS. Sans recul, sans interrogations, sans exclamation, sans jugeote ni surtout sans esprit critique.

presse romande

On a pourtant vu depuis maintenant un nombre de mois suffisamment grand que l’ancien géant bancaire pouvait raconter tout, n’importe quoi et … son contraire en peu de temps. Mais non, il n’est pas question d’enfoncer le clou ou de se poser des questions.

Kurer et ses disciples sont encore plus infaillibles que le Vatican, semble-t-il. Ah oui, au juste, il est peut-être temps de rappeler au passage que Kurer était …. conseiller juridique de Swissair juste avant que Ospel condamne la compagnie. Il n’a pas pointé longtemps au chômage donc.

Mais alors d’où provient donc cette attitude qui fait singulièrement penser à une presse aux ordres dans un pays peu démocratique ? simplement d’un manque de moyens intellectuels et d’un manque générationnel de curiosité.

Et aussi d’une redoutable propension à faire au plus simple, au plus économique, au moins fatigant. Dans quelques jours, quand de “grands” professeurs auront eu le temps de pencher leurs fronts sur les chiffres, on risque d’entendre ou de lire éventuellement, avec un peu de chance, quelques considérations intelligentes, et encore.

Mais pour l’heure, la consigne est : pas de vagues et pas d’effort. Ce que UBS publie est juste et parfait et ne souffre aucune critique.

Et dire qu’on se permet de critiquer des livres, des disques, des skieurs, des joueurs de tennis, des “people”, etc. Ce genre de critiques serait-il plus facile à mettre en page que des sujets sérieux ?

  • pourquoi une perte de ce montant exactement et
  • pourquoi “Nette réduction des positions à risque durant le quatrième trimestre outre la transaction avec la Banque nationale suisse (BNS)” et non pas une élimination de ces positions ?
  • et à combien se monte encore le total de ces dernières ?

Voici trois petites questions qui devaient être posées rapidement.

A supposer que certains titres veuillent survivre à la crise qui les frappent de plein fouet notamment en raison d’une baisse du marché publicitaire d’environ 30 % auquel on assiste, il faudra qu’ils songent sérieusement à étoffer leurs capacités internes. Sauf à passer définitivement à la trappe ou encore plus qu’usuellement pour des immodestes rigolos.

Car pour l’heure, UBS joue la pendule. Depuis une année, elle délaye dans le temps les effets de ses amortissements, de sorte que finalement de trimestre en trimestre on en vient à oublier le caractère totalement inédit et inadmissible de sa gestion.

Mais en sa qualité de quatrième pouvoir, qualité revendiquée en tout cas, la presse institutionnelle serait bien inspirée d’ouvrir un peu mieux les yeux.

En matière financière et comptable, la foi n’est pas suffisante. Ni nécessaire d’ailleurs.

© iconographie Cmic


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