Ontologique comme les Fioretti... (Roberto Rossellini 1950), trivial comme Ucellacci... (Pier Paolo Pasolini 1966), trippé comme les premiers Garrel, atmosphérique comme du Michael Snow, becketto-minimal comme du Kaurismaki, et pour la galerie, ordurier limite terroriste comme Fassbinder, Albert Serra sait non seulement choisir ses références, mais surtout, grâce à elles, raviver un cinéma d'aventure radicale et primitive.
Mais au fond, la proximité la plus nette de son cinéma ne serait-elle pas avec Bill Viola, un autre artiste fortement imprégné de religieux, et travaillant comme lui sur le temps (réel) de l'extinction, les phénomènes de réapparition après la disparition, comme une dernière lueur de persistance des corps et des mythes malgré leur épuisement tant physique que symbolique...
The reflecting pool (Bill Viola 1979) :
The reflecting hill :
... ou plutôt un extrait d'extrait (car la séquence originelle est nettement plus longue et fascinante) du Chant des Oiseaux (Albert Serra 2009)
Si j’avais eu les images, j’aurais pu aussi essayer le parallèle entre la très belle baignade des rois mages vue en contre-plongée sous-marine et ce contre-plongeon...
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