L’immobilier au Canada ça va comment?

La crise immobilière qui sévit aux États-Unis vous rend nerveux? Un article de Marc Tisson en 8 points paru dans la Presse fait le tour du sujet. Je reprends ici les 8 points avec réponse rapide et commentaires pour les intéressés.

1. La crise immobilière est-elle contagieuse?
Réponse rapide : Non
Aucun malaise à l’horizon… le marché est en santé.
- Les prêts hypothécaires à risque qui bouleversent le marché aux États-Unis ne représentent que 5 % des prêts accordés au Canada en 2006.
- Contrairement aux États-Unis qui jonglent avec des baisses de prix importantes, le Canada connaît une progression des prix et le marché immobilier au Québec a dépassé toutes attentes et prévisions depuis le début de l’année.

2. Les prix des maisons existantes vont-ils baissés?
Réponse rapide : Non
Le marché est toujours en santé. Si vous fondez vos espoirs sur une possible chute des prix, mieux vaut changer de stratégie.

Prévisions de la SCHL pour le Québec :
- nombre de ventes en 2007 par rapport à 2006 + 9 %
- augmentation des prix en 2007 + 6 %
- augmentation des prix en 2008 + 2 %

3. Les maisons neuves seront-elles plus abordables?
Réponse rapide : Non
Après avoir connu un écart de prix très serré début 2000 entre les maison existantes et les maisons neuves, l’écart s’est considérablement creusé entre 2004 et 2006. On construit des produits à coûts plus abordables depuis le début de l’année, mais on ne parle pas pour autant de baisse de prix significative. La croissance des prix se poursuit, mais plus doucement.

Prévisions de la SCHL pour les mises en chantier au Québec :
2007 - 48 100 unités
2008 - 45 000 unités

4. Les propriétaires sont-ils trop endettés?
Réponses rapide : Non
La Banque du Canada estime que dans l’ensemble, les ménages canadiens sont en bonne santé financière. Cependant, si la tendance à l’endettement se maintient, une hausse du taux directeur de l’ordre de 1,5 % pourrait fragiliser certains ménages.

5. Les taux d’intérêt peuvent-ils exploser?
Réponse rapide : Non
On soupçonne bientôt une baisse temporaire des taux hypothécaires et à plus long terme ils poursuivront leur « raisonnable » ascension. Depuis la fin juin, le terme de cinq ans tourne aux alentours de 7,24 %.

Prévisions des économistes de Desjardins :
Fin 2007 - 7,4 %
2008 - 7,75 %

6. La propriété s’en vient-elle inaccessible?
Réponse : Non
Elle est peut-être plus difficilement accessible, mais ce n’est pas la situation de la crise immobilière aux États-Unis qui en est la cause. Le salaire moyen n’a pas suivi l’inflation du prix des maisons et l’augmentation du coût de la vie (essence, alimentation, électricité, etc.) des cinq dernières années.

Ce qu’il faut retenir et que je répète peut-être souvent, c’est qu’il faut y aller selon ses moyens et non selon ses ambitions si on ne veut pas se retrouver dans une situation délicate. Une préparation budgétaire est requise lorsqu’on achète une maison et on doit sans cesse la maintenir à jour. Il faut se permettre des folies dans la vie, disons simplement que certaines sont peut-être un peu lourdes de conséquences sur le portefeuille.

7. Dois-je vendre ma maison?
Réponse : Oui Non
Si je me contente de résumer le point on dit de ne pas retarder la décision si elle était prévue, mais de ne pas se hâter non plus à prendre une décision puisqu’il n’y a aucune lueur de chute de prix a l’horizon. Heu… on fait quoi alors? On se hâte ou pas?

Si aviez déjà pour projet de vendre votre maison avant la crise immobilière des États-Unis, mettez-le en branle dès que possible. Les vendeurs ont perdu de leur avantage depuis le début de l’année et l’équilibre entre vendeur/acheteur est prévu pour 2008. Vous aurez plus de succès à vendre maintenant. Si c’est plutôt la crise immobilière aux États-Unis qui vous inquiète, analysez bien la situation avant de vendre sur un coup de tête. Le marché immobilier est stable et selon les prévisions, il poursuivra les variations prévues sans excès.

8. Est-ce le temps d’acheter une maison?
Réponse rapide : Oui
Parce que le marché est en santé et que c’est toujours le temps d’acheter à moins d’une chute radicale du marché. Ne vous précipitez pas pour autant, prenez le temps qu’il faut pour une décision réfléchie et un magasinage en règle.

Si vous comptez acheter dans les prochains mois, soyez alerte à la baisse temporaire des taux hypothécaires qui devrait avoir lieu sous peu. Profitez de ce moment pour vous faire pré-autoriser votre prêt et garantir ce taux.

La crise immobilière des États-Unis aura permis de décortiquer le marché canadien. Gardons l’oeil ouvert sur l’actualité économique et immobilière, mais laissons la panique de côté pour dormir sur nos deux oreilles pour quelques temps…