Gestion de l'identité numérique

Publié le 11 février 2009 par Julie Pascau

Voici le sujet en vogue de l'année : l'e-réputation. Je ne vais pas vous faire un topo à ce sujet, je vais vous proposer un ensemble de liens qui traitent des différents aspects de la problématique.

La vie privée : on a vu récemment paraitre sur le Tigre la vie de Marc L. dans tous ses détails, grâce aux informations glanées sur le web, au vu et au su de tous (blogs, réseaux sociaux...). Il ya quelques années, on avait peur que la révélation des infos privées des internautes vienne des explorateurs internet et des moteurs de recherche. En effet, rien qu'avec l'intitulé de vos recherches sur le web, on peut deviner vos centres d'intérêts (maladie, divorce, hobbies...). Pour ceux qui sont paranos au boulot et ne veulent rien dévoiler de leur vie privée, utilisez Dooble. Mais en fait, le problème est différent aujourd'hui par l'émergence du Web 2.0 : les internautes révèlent eux-mêmes des infos personnels sur la toile, dans leurs journaux ex-time, avec plus de précisions qu'un moteur de recherche. Une fois que vous avez découvert le pseudo d'une personne (quand elle en a un), vous pouvez tout savoir d'elle (via des moteurs de recherche de personnes comme 123people, même si c'est pas très performant). On peut même observer la vie virtuelle de vos avatars dans second life... Il y a de quoi écrire des romans!!

La vie professionnelle : le problème lorsqu'on publie des infos sur sa vie privée sur le web, c'est qu'elles peuvent ressortir dans notre vie professionnelle. Par exemple, la CNIL rapporte un cas où un jeune homme s'est vu montrer une photo de ses fesses à un entretien d'embauche. Un autre s'est vu viré par son entreprise, suite à un congé qu'il avait pris pour raisons familiales : il a publié en ligne les photos d'une fête, révélant ainsi son mensonge. Internet n'oublie rien et vous pouvez voir ressortir des infos dans dix ans qui vous gêneront. De plus en plus de professeurs écrivent des blogs sur leurs pratiques professionnelles, ce qui a déjà posé des problèmes juridiques (notamment par rapport au devoir de réserve ou autres, ce qui a été le cas de ce proviseur révoqué suite à la découverte de son blog par la hiérarchie). Le ministère de l'éducation nationale surveille d'ailleurs par une cellule de veille, depuis 2006, ce qui se dit sur les blogs de professeurs et autres fonctionnaires (société I&E Diffusion).

Gestion de son image sur le Net : depuis quelques temps paraissent des articles et dossiers pour apprendre à gérer son e-réputation. Sur France 5 emploi, on vous explique comment modérer son image sur le web et la mettre en valeur, afin de faciliter votre embauche.Les Infostratèges ont publié un guide pour contrôler son e-réputation. Il existe aussi quelques outils pour surveiller son e-réputation : Stepred créé une alerte via un compte Gmail et vous envoie par mail les résultats de votre veille (filtre de mots clefs, classement possible par critères, widget intégrable...)

L'E-réputation comme stratégie commerciale : Un internaute qui intervient dans des forums, qui a un blog perso est anonyme par nature. Cet anonymat peut permettre justement aux entreprises d'orienter des discussions pour dévaloriser un adversaire ou mettre en valeur ses propres produits, ou même subventionner un blogueur pour qu'il fasse de la publicité sur son espace. C'est ce que révèle l'article "E-réputation manipulée" par Didier Frochot. Il traite de l'apparition progressive de stratégies publicitaires de firmes via les blogs et les forums. Il met à mal l'idée d'un web affranchi des stratégies commerciales, uniquement gouverné par des consommateurs désintéressés : "Lorsqu'une entreprise est victime d'une campagne de dénigrement orchestrée par un concurrent, il s'agit d'une attaque de sa réputation, soit un acte de guerre économique ; il lui faut donc impérativement se défendre, avec toute la gamme des armes dont elle dispose : communiqués institutionnels, recificatifs, droit de réponse, mais aussi avec les mêmes armes que l'adversaire : communication discrète sur des forums et blogs, via des pseudos laissant penser qu'il s'agit d'internautes lambda". Il revient sur l'impact des buzz sur internet qui en quelques heures peuvent détruire l'image d'une entreprise ou d'une personne (mort annoncée d'un sénateur américain sur Wikipédia,  . A compléter avec le dossier spécial des infostratèges sur l'e-réputation, et plus précisément sur l'article de D. Frochot qui met en relation la cote de popularité d'une entreprise avec sa cote boursière.