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Je vous ai apporté des bonbons

Publié le 11 février 2009 par Alain Hubler

merzOr donc, le grand argentier confédéral a annoncé à grand renfort de flonflons et de trompettes le deuxième (second ?) volet de son plan de relance pour terrasser l’horrible crise qui ne cesse de nous menacer.

Au menu : une injection de 700 millions dans la machine économique helvétique. Dans ces 700 millions, on trouve 390 millions de dépenses anticipées pour des infrastructures routières et ferroviaires et 310 millions de dépenses nouvelles. Qui dit dépenses anticipées dit dépenses qui auraient de toute manière été faites. Drôle de relance. Une relance à la Sarkozy qui, lui aussi, rénove tout ce qui aurait du être rénové et amélioré depuis longtemps. Mais passons …

Le même jour, l’inénarrable Merz annonce un plan de lutte contre le déficit des comptes de la Confédération, qui après plusieurs années de chiffres noirs se retrouvent dans le rouge pour un montant de 3,6 milliards. Un déficit qu’il explique par «la dégradation de la conjoncture et par des charges supplémentaires de nature structurelle.» Au menu du plan d’économie : 600 millions annuels qui se porteront on ne sait pas encore où, mais je vous fiche mon ticket que ces économies seront structurelles

D’un côté je lubrifie le moteur, mais de l’autre je diminue l’essence à disposition. D’un côté j’injecte de l’argent dans des travaux qui étaient déjà prévus, de l’autre, je fais des économies. D’un côté j’engage 700 millions de manière conjoncturelle et de l’autre je fais des coupes structurelles de 600 millions.

Au total, entre un plan de relance unique de 700 millions et des économies durables de 600 millions, j’ai bien le sentiment qu’on n’est plus face à un plan d’économie que de relance …

Et même si on laisse le crédit à Merz de l’intégralité de son plan de relance, un petit calcul tout simple montre que, par tête d’habitant, le plan de relance est de l’ordre de 100 balles. Quand on sait que la ville de Lausanne fait, année après année, pour environ 1000 francs d’investissements par habitant, donc dix fois plus, on ne sera pas loin de se dire que le plan merzien c’est du pipeau …

Cela dit, il est assez habile le ministre faire croire à un plan de relance alors qu’en fait il fait des économies. Son quintuple pontage coronarien n’a pas émoussé ses facultés. Tant mieux pour lui, tant pis pour nous !

  • Crédit image : photographie piquée à Keystone.

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