Récit d'une après-midi de mercredi à la PJ de Paris

Ce que vous allez lire ci-dessous a été écrit ce mercredi 11 février 2009 vers 20h, juste après être rentré des locaux de la PJ de Paris. Dans un premier temps, seule la famille et le cercle rapproché a pu lire ces infos. Il aurait été facheux que cela soit publié avant que les médias n'en causent, avant que les cavistes soient sûrs d'être déférés devant le parquet.
Ce que vous allez lire ci-dessous n'est pas dit dans les médias. Mon blog a la primeur, forcément.
Scoop toujours !, pour clore cette modeste introduction avec un jeu de mots bien dégueulasso-foireux.

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C'est avec bonheur, joie et justice que je vous informe de cette grandiloquente nouvelle : ils sont arrêtés !
Oui !
Et c'est du lourd... du plomb, du nauséabond.
Je me suis donc rendu à 16h tout à l'heure dans les locaux de la 2ème DPJ de Paris, accompagné d'********, fidèle au poste, qui avait déjà été là en premier aux Urgences avec ************. La boucle est bouclée, entre amis. C'est con, mais l'image est belle !
Arrivé, je me rends dans une pièce. Ça fourmille dans les couloirs. Les inspecteurs réunissent toutes les victimes, pour procéder aux reconnaissances derrière une vitre sans teint. Toutes les victimes ! 9 pour être précis. 9 ! Et cerise sur le gâteau, j'ai le pompon : l'agression la plus grave, la plus barbare, c'est ma gueule. Donc sur la première marche du podium : Bibi, avec 30 jours d'ITT. Le second plafonne à 21 jours. Des côtes cassées pour les séquelles les plus graves. Certaines des autres victimes n'ont même pas été frappées. De là à dire que ce sont des tarlouzes, faudrait pas exagérer non plus. D'ailleurs, quand je causais, de ce que les cavistes m'ont fait, aux autres victimes, certains ont quasi été traumatisés ! Ils ont eu peur, je pense, de comprendre brutalement qu'ils sont passés à deux doigts de l'horreur.
De manière générale, et c'est génial, je me suis senti très bien. Par contre, certaines victimes avaient l'air sacrément traumatisées. C'était un peu le comble ! Je parlais librement de tout ça avec les 8 autres dans la pièce, je déconnais, je n'étais ni tremblant ni larme-à-l'oeil. Tout le travail que j'ai entrepris sur moi-même depuis a été puissant et efficace. L'hypercommunication en a choqué plus d'un (blog, ironie, sarcasme, voyeurisme : mon côté "Paris-Match" m'a valu des réactions violentes parfois), mais le résultat est qu'aujourd'hui, à mes yeux, je vis un jour de fête ! En zonzon qu'ils iront ! Et pas traumatisé que j'suis !
Je suis le seul parmi les victimes à m'être déjà constitué partie civile en vue du procès. Le seul aussi à avoir déjà un avocat. D'ailleurs, j'ai refilé le numéro de mon avocat aux 8 autres. C'est cool, il a gagné p'tète 8 clients en plus. Si avec ça il me fait pas un prix...
Ensuite sont venus les épisodes "vitre sans teint". Première fournée avec que des arabes. Je reconnais formellement mon caviste maghrebin parmi 4. Puis le tour des blacks. Dur, dur. J'hésite. L'inspecteur me dit que c'est pas grave si je les reconnais pas, que de toute façon ils ont des preuves pour les coincer, qu'ils savent qui c'est. M'en fous ! Je persiste, je reregarde. Je les scrute dans les yeux (facile me diriez-vous, derrière une vitre sans teint, c'est sûr que les 4 zozos que j'avais en face de moi ne me voyaient pas !). Je dis à l'inspecteur que c'est chaud, que j'ai pas vu leur visage, mais qu'à la corpulence, à la couleur de peau, à la voix... A la voix ?! qu'il me dit ! On va les faire parler !
Du coup, les flics me demandent un truc à leur faire dire. Bin j'sais pas moi, euh... Donne ton numéro de carte ? par exemple. Ouais !
Rien.
Qu'est-ce qu'on peut leur faire dire d'autre ? Bin j'sais pas moi, ils m'ont dit des chocs pas très catholiques, comme "J'vais défoncer ton p'tit cul de blanc"... Ok ! On va leur faire dire ça ! Ouais mais qu'ils le disent avec conviction ! Ouais, on va leur demander de le crier ! Ok ! S'ils sont comédiens en prime, ça peut marcher... que j'conclus.
Le corps a une mémoire, je le sais et l'avais compris quand j'avais dû reconnaître un agresseur lors d'une précédent histoire pas folichonne non plus, à Nantes jadis. Bin là, ça se confirme ! Le corps se souvient de la voix. J'avais un doute sur l'un d'eux (le plus violent, le plus pervers sexuel, le plus taré). C'est lui, aucun doute, que j'dis ! 2ème agresseur reconnu formellement. Quant au troisième, j'hésite officiellement entre 2. Mais j'ai su après lequel c'était. Lui, le dernier, c'était le chef, on lui aurait donné le bon dieu sans confession (m'enfin faut dire qu'il est bien con dieu aussi).
Après, j'ai su d'autres détails. Ils n'ont pas arrêté que mes trois agresseurs. 5 en tout, et un 6ème est toujours en cavale. Donc 2 en plus de mes trois cavistes. [D'après ce que j'ai cru comprendre et avec toutes les réserves qu'impose mon gonzotémoignage pseudo-punk à fond Paris-Match, ndlr !], l'un était le chauffeur, l'autre était le remplaçant du banc de touche : quand l'un des trois ne pouvait pas, il le remplaçait. J'ai toujours persisté à dire que c'était un gang, que y'avait des détails qui ne trompaient pas. On me disait, y compris les inspecteurs, que non, qu'ils sont que trois. Bin mon p'tit doigt ne s'était pas trompé.
Certaines des victimes ont été séquestrées chez elles, directement. Certaines connaissaient même les agresseurs (genre un avait été invitée à l'apéro chez l'un des trois cavistes !). Il y a toujours eu prémédition dans tous les cas. Certains ont aussi été foutu à poil, parfois ligotés dans le dos. Exécution simulée à l'arme à feu dans quasiment tous les cas. Pas de viol apparemment, ouf !
Ils ont été arrêtés hier matin. Plus d'une trentaine de policiers en tout ! De l'aveu d'un inspecteur (je les ai travaillés au corps pour avoir le max d'infos !), ce genre d'affaire est rare à Paris. Il m'a même dit : "On a des vols avec violence, des viols... mais c'est pas aussi grave que cette affaire !". Surréaliste hin ! Dans le classement PJ, un vulgaire et modeste viol est moins grave que tout ce merdier ! En tout, 3 inspecteurs ont travaillé sur cette enquête. Depuis l'arrestation, c'est toute la division qui travaille dessus : 10 personnes.
Surréaliste, c'est ce que j'ai dit aux autres victimes, quand on était rassemblé dans la même pièce. Vous vous rendez compte ?, que je leur disais. Nous sommes tous réunis là, à cause des mêmes mecs, pour des agressions étalés dans le temps (une première fournée fin septembre, une seconde fin novembre/début décembre, et une dernière courant janvier). C'est complètement surréaliste ! Et puis on causait entre nous. Etrange moment, mais dense humainement parlant.
D'ailleurs, j'ai p'tète trouvé ************ pour ma boite : c'est le métier d'une des victimes ! Quand je leur causais de mes projets d'entreprise (on a fait un tour de table à ma demande des professions de chacun, histoire de faire causette, comme dans les Misérables), ils trouvaient ça top. Et hop, *********** de trouvé !
Il y avait un violoncelliste professionnel aussi. A lui, ils ont voulu lui casser le bras. Il leur a dit non sans courage : "ne faites pas ça, c'est mon métier, si vous me le cassez, je ne pourrai plus travailler !". Ils lui ont laissé le bras intact. De là à dire que de l'humanité réside encore en eux, il y aurait un gouffre que je ne franchirai sûrement pas.
A mes yeux, ce sont des barbares, des animaux qui ne méritent rien de plus que de la prison pendant longtemps. N'en déplaise à Michel Sardou !
Ah ! Au fait, ce gang provient du 19ème arrondissement. Je le savais déjà. Mais ce que je ne savais pas, c'est qu'ils habitent tous à environ 500 mètres de chez nous, dans la cité Curial. Tremblez ! Sinon, moi ça va superbement bien, ce jour est merveilleux. Comptez sur moi pour les traîner aux Assises avec ténacité et courage ! J'en déborde !"