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Obama et la Mondialisation

Publié le 14 février 2009 par Jlhuss

Judd Gregg, le sénateur républicain du New Hampshire que Barack Obama avait nommé pour prendre le poste de Secrétaire du Commerce, vient de retirer sa candidature, citant des "divergences irréconciliables" avec le Président. "Nous fonctionnons trop différemment sur bon nombre de questions critiques", a déclaré Gregg dans un communiqué. Mardi, il s'était abstenu de voter pour le plan de relance au Sénat.

Obama et la Mondialisation
Obama écrivait avant "la crise" financière !

Il ne fait aucun doute que la mondialisation a largement profité aux consommateurs américains. Elle a fait baisser les prix d'articles autrefois considérés comme luxueux, des téléviseurs grand écran aux pêches en hiver, elle a accru le pouvoir d'achat d'Américains ayant des revenus modestes. Elle a contribué à endiguer l'inflation, elle a fait grimper les bénéfices de millions d'Américains qui investissent maintenant en bourse, elle a ouvert de nouveaux marchés aux biens et aux services américains, elle a permis à des pays comme la Chine et l'Inde de réduire la pauvreté de manière spectaculaire, ce qui, à long terme, rend le monde plus stable.

Obama et la Mondialisation
Mais on ne peut nier que la mondialisation a aussi grandement accru l'instabilité de la situation économique de millions d'Américains ordinaires. Pour rester compétitives et continuer à satisfaire les investisseurs dans un marché mondialisé, les firmes américaines ont automatisé, dégraissé, sous-traité et délocalisé. Elles ont contenu les augmentations de salaires et remplacé des plans à objectifs définis en matière de santé et de retraite par des comptes d'épargne de santé et de retraite qui font davantage peser les coûts et les risques sur les travailleurs.

[Tout au gagnant]

Ces changements ont entraîné l'émergence de ce que certains appellent une économie du "tout au gagnant", dans laquelle une marée montante ne soulève pas obligatoirement tous les bateaux. Au cours des dix dernières années, nous avons assisté à une croissance économique forte mais à une croissance anémique de l'emploi, à d'importants gains de productivité tandis que les salaires ne décollaient pas, à d'énormes bénéfices pour les entreprises alors qu'une part de plus en plus réduite de ces profits allaient aux travailleurs. Pour des hommes comme Larry Page et Sergey Brin, pour ceux qui possèdent un talent et des compétences exceptionnels, pour les gens hautement diplômés -ingénieurs, avocats, conseillers et mercaticiens- qui les aidaient dans leur travail, les récompenses potentielles d'un marché mondial n'ont jamais été plus grandes. Mais pour ceux dont le travail peut être automatisé, numérisé ou délocalisé dans des pays à bas salaires, comme les travailleurs de Maytag, les conséquences peuvent être très dures : un avenir dans un secteur tertiaire grandissant mal rémunéré, avec peu d'avantages, le risque de se retrouver sans un sou en cas de maladie et d'impossibilité d'économiser pour la retraite ou les études d'un enfant.

[La régulation]

La question est de savoir ce que nous devons faire, face à cette situation. Depuis le début des années 90, lorsque ces tendances ont commencé à apparaître, une aile du Parti démocrate -emmenée par Bill Clinton- a adhéré à cette nouvelle économie en encourageant le libre-échange, la discipline fiscale ainsi que des réformes dans l'enseignement et la formation qui aideraient les travailleurs à obtenir des emplois plus valorisés et mieux rémunérés à l'avenir. Mais une partie importante de la base démocrate en particulier des syndicats ouvriers- ont résisté à ces objectifs. En ce qui les concerne, le libre-échange a servi les intérêts de Wall Street mais n'a pas fait grand-chose pour arrêter l'hémorragie d'emplois américains bien payés. [...]

[Il faut redouter]

Une Amérique où nous continuerions à hypothéquer nos biens auprès de prêteurs étrangers et à nous soumettre aux caprices des producteurs de pétrole, une Amérique qui n'investirait pas assez dans la recherche scientifique fondamentale et la formation et qui ne se soucierait pas des crises écologiques potentielles. Une Amérique de plus en plus polarisée et instable à mesure que la frustration économique monterait et inciterait les gens à s'en prendre les uns aux autres.

Pire encore, une Amérique offrant de moins en moins de possibilités aux jeunes Américains, avec le déclin de la promotion sociale, laquelle a été au cœur de la promesse de ce pays depuis sa fondation.

Lire également à l'occasion de la dernière conférence de presse.

Infos :

L'efficacité du plan de relance voulu par Barack Obama en question Les principales mesures Succès législatif Echec de l'ouverture ?

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